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La condamnation de Donald Trump au procès de New York reportée à septembre

Donald Trump s'exprime lors de la conférence politique « Road to Majority » de la Faith & Freedom Coalition à Washington, DC, le 22 juin 2024.

La fixation de la peine dans le procès pénal de Donald Trump pour des paiements dissimulés à la star du porno Stormy Daniels, prévue dans neuf jours, a été reportée mardi 2 juillet au 18 septembre. C’est le premier effet concret de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis qui a prolongé la veille l’immunité de l’ancien président américain.

« La date de condamnation du 11 juillet est donc annulée. » Et « ajourné jusqu’au 18 septembre si nécessaire »ou environ six semaines avant la date de l’élection présidentielle du 5 novembre, a écrit le magistrat de New York Juan Merchan dans une décision notifiée aux parties et rendue publique mardi.

Cela allège considérablement, dans l’immédiat, le calendrier judiciaire du candidat à la Maison Blanche. Car la peine, qui peut aller jusqu’à quatre ans de prison, devait initialement être prononcée quatre jours avant la convention républicaine – elle se tient du 15 au 18 juillet à Milwaukee (Wisconsin) –, au cours de laquelle Donald Trump doit être officiellement investi candidat à la présidentielle.

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Le juge Merchan, qui a présidé en avril et mai le procès de Donald Trump, premier procès pénal d’un ancien président américain, a rendu sa décision quelques heures après que le parquet de Manhattan s’est dit ouvert à un report.

Lundi, dans la foulée de la décision de la Cour suprême, les avocats de Donald Trump ont écrit à la juge Merchant pour demander l’annulation du verdict historique rendu le 30 mai par un jury unanime : l’ancien président avait alors été reconnu coupable de trente-quatre délits de falsification de documents comptables pour dissimuler aux électeurs le paiement de 130.000 dollars (120.000 euros) à la star du porno Stormy Daniels, à la fin de la campagne présidentielle de 2016.

Sur son réseau Truth Social, le milliardaire républicain a immédiatement réagi en assurant en lettres capitales qu’il s’agit d’un « EXEMPTION TOTALE »tandis que le magistrat n’a pas statué sur le fond de la demande.

Situation inédite pour un candidat à la Maison Blanche

La défense avait déjà invoqué en vain son immunité pour faire capoter une partie du dossier. Mais pour les avocats, la décision rendue la veille par la Cour suprême à majorité conservatrice, selon laquelle le président des États-Unis « a droit au moins à une présomption d’immunité pour ses actes officiels »rebat les cartes.

« Au cours du procès et de ses plaidoiries finales, l’accusation a accordé une importance très préjudiciable aux preuves issues d’actes officiels, tels que les témoignages sur des événements survenus dans le Bureau ovale. (…) publications sur les réseaux sociaux (sur les comptes de Donald Trump en tant que président) et des enregistrements d’appels téléphoniques impliquant Donald Trump alors qu’il était au pouvoir en 2017″Ils soutiennent dans un document préparatoire à leur appel, rendu public mardi. Le bureau du procureur de Manhattan estime que ces arguments « ne sont pas fondées » mais ne s’est pas opposé à l’examen de la demande.

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Donald Trump n’était candidat à l’élection présidentielle de 2016 que lorsque Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, a reçu, à la toute fin de la campagne, 130 000 dollars pour taire une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue, en 2006, avec l’homme d’affaires républicain, ce qu’il nie.

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L’argent avait été versé par l’ancien confident du candidat, Michael Cohen. Mais c’est du remboursement accordé par Donald Trump à son fidèle lieutenant, en 2017, alors qu’il était à la Maison-Blanche, que naissent les poursuites pour falsification de comptabilité.

« Même dans ce cas, qui est le plus éloigné de ses responsabilités officielles que l’on puisse imaginer, certains des actes incriminés ont eu lieu après sa prise de fonctions. »Asha Rangappa, professeur à l’université de Yale (Connecticut) et ancienne agente du FBI, a déclaré à l’Agence France-Presse. « Instinctivement, nous nous disons que ce ne peuvent pas être des actes officiels, mais la Cour (suprême) a donné si peu de conseils (…) qu’il est difficile de dire ce qui sera pris en compte et ce qui ne le sera pas »elle prévient.

Si Donald Trump, 78 ans, risque la prison, le juge peut aussi lui imposer une peine alternative comme un sursis. Le républicain pourra faire appel, mais il s’agirait dans tous les cas d’un scénario inédit pour un candidat à la Maison Blanche.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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