La compagnie irlandaise à bas coûts, accusée de « vampiriser » les aides publiques, a décidé de mettre les voiles plutôt que d’accepter une « augmentation des coûts ».
Le syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC-FO) a dénoncé ce mercredi la fermeture de la base Ryanair de l’aéroport de Bordeaux, guidée selon lui d’ici la fin de l’année. « une aide formidable » accordé localement à la société irlandaise. Cela marque la fin de ses activités à Bordeaux pour le mois de novembre, avec le déplacement de trois avions et de 90 salariés. « vers des bases moins chères »déplorant un « des coûts croissants ».
Selon le SNPNC-FO, la société « quitte Bordeaux après s’être gavé (…) d’énormes aides financières » accordé depuis son arrivée en 2009 par les collectivités locales et l’État. « Quand Ryanair a fini de vampiriser les aides proposées par les autorités locales et que le SNPNC-FO pousse cette compagnie à respecter la loi, cette dernière préfère fuir »ajoute le syndicat, qui réclame « un plan de sauvetage pour les salariés de la base bordelaise ».
Dans un rapport publié à l’automne, la Cour des comptes a notamment critiqué « le recours aux contrats d’aides incitatives avec les compagnies low-cost »en place depuis une décennie à l’aéroport de Bordeaux, et avait ordonné à la direction de l’aéroport de réorienter sa stratégie commerciale vers « une diversification des flux, davantage axée sur la qualité ».
L’aéroport « le moins cher de France »
L’établissement confirme avoir « suivi » ces recommandations et a choisi «pour diversifier le nombre d’entreprises», avec l’objectif de réduire la part de marché des vols low-cost à 60 %, contre plus de 70 % aujourd’hui. Selon l’aéroport, qui prétend être « le moins cher de France »Ryanair « demandé des conditions supplémentaires qui étaient inacceptables ».
« Nous sommes déçus que l’aéroport de Bordeaux n’ait pas accepté l’extension de notre base low-cost à partir de novembre 2024. En raison de la hausse des coûts, nous n’avons pas d’autre alternative financière que de fermer notre base bordelaise en novembre »Le directeur commercial de Ryanair, Jason McGuinness, a déclaré mardi dans un communiqué de presse.
Un retour aux chiffres d’avant Covid-19
Avec 39 lignes actuellement proposées depuis et vers Bordeaux, la compagnie irlandaise transporte plus de 20 % des passagers sur la plateforme girondine. En 2023, Bordeaux-Mérignac occupait la 8ème place du classement des aéroports français, avec 6,6 millions de passagers – soit 85,5% des volumes de 2019, avant la crise du Covid-19.
Même si l’aéroport de Bordeaux tend à retrouver ses niveaux d’avant la crise sanitaire, la plateforme estime avoir souffert de la fin de la liaison avec Paris-Orly, interdite par le gouvernement dans la foulée des propositions de la Convention citoyenne. pour le climat, afin de lutter contre le changement climatique, comme d’autres liaisons intérieures réalisables en moins de deux heures trente en train. Une ligne TGV, vingt fois moins polluante, relie Bordeaux et Paris en seulement deux heures.