La Compagnie des Alpes perd l’exploitation du domaine skiable de Tignes
L’entreprise ne sera plus en charge de la station de ski de Tignes (Savoie) à compter du 1er juin 2026, a-t-elle indiqué ce vendredi, par décision du conseil municipal.
Elle gérait ses pistes depuis 1989. La Compagnie des Alpes perd le domaine skiable de Tignes en Savoie, a-t-elle annoncé dans un communiqué vendredi 9 août. Une décision prise la veille par le conseil municipal, dont le groupe « prend note« .
« La Compagnie des Alpeselle précise, continuera d’exploiter le domaine skiable de Tignes avec le plus haut niveau de service qui le caractérise jusqu’au 31 mai 2026 via sa filiale STGM. » Date à laquelle expire la délégation de service public.
« Au cours des négociations que nous avons eues avec notre délégué, que je tiens à remercier pour tout ce qu’il a fait pour notre territoire, nous avons rédigé un protocole de sortie« , confirme le maire Serge Revial, qui salue « le concessionnaire sortant, qui a fait un très bon travail, a très bien entretenu l’outil, obtient de bons résultats« .
Dans deux ans, l’exploitation doit passer à une Société Publique Locale (SPL), dont la création vient d’être votée. Ce projet de structure à capitaux publics, commune avec la commune de Sainte-Foy-Tarentaise, « permettrait beaucoup plus de flexibilité en termes de réajustement« que la délégation actuelle », argumente Serge Revial.
L’idée n’est pas d’avoir une vision contre un délégataire, mais pour un projet territorial global. C’est de continuer à avoir la main sur notre outil, de pouvoir mieux gérer notre avenir et par conséquent, de pouvoir continuer à offrir à nos clients un service de qualité avec aujourd’hui, une attention particulière à l’environnement et à décarboner notre destination.
Serge Revial, Maire de Tignes
Le STGM, « le plus grand employeur de la station« , et emploie aujourd’hui près de 300 personnes. Tous ces emplois doivent être préservés au sein de la nouvelle structure, ont confirmé les deux parties. Celle-ci doit également reprendre »toutes les remontées mécaniques« , en contrepartie de quoi l’accord conclu prévoit une compensation »actuellement valorisé à 103 millions d’euros« , précise la Compagnie des Alpes.
« Nous avons un business plan qui nous permet de lever des fonds pour financer nos acquisitions, financer nos premiers investissements nécessaires au démarrage de la nouvelle entreprise.« , assure Serge Revial. A terme, le maire espère qu’une redevance versée à la collectivité permettra de « rembourser le financement des actionnaires« et celui de »petits pourcentages du chiffre d’affaires« peut être »dédié à la mobilité, au logement et à la diversification pour la saison estivale« .
« La Compagnie des Alpes étudiera avec sélectivité et la plus grande discipline les opportunités d’investissement pour redéployer la part de la rémunération et du produit de cession qu’elle percevra.« , ajoute ce dernier. Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires des domaines skiables du groupe, leader mondial du secteur, atteint 542,4 millions d’euros, avec une hausse de 13,4% pour les remontées mécaniques.
Parmi les stations de son portefeuille figurent Val d’Isère, La Plagne et Les Arcs. Mais en 2020, l’entreprise a vu Les Deux Alpes lui échapper au profit de Sata – une rupture de contrat pour laquelle la municipalité a été condamnée à verser des indemnités de 4,5 millions d’euros. Un précédent avec lequel la mairie de Tignes refuse toute comparaison, arguant que « des situations totalement différentes« .