la compagne de la victime mise en examen pour meurtre aggravé et écrouée
De la stupeur à l’accablement, de la colère à la tristesse, nombreux sont les témoignages de soutien, ce lundi 30 décembre, envers la famille de Gilles Marcuzzo, mortellement poignardé dans sa maison de Pujols, samedi 28. Parallèlement, l’auteure présumée du coup de couteau fatal est sortie de garde à vue pour être présentée au magistrat de permanence du parquet d’Agen, puis à un juge d’instruction, qui a décidé de sa mise en examen pour homicide volontaire par conjoint.
Moïra Perri, 50 ans, a été écrouée en début de soirée à la maison d’arrêt, conformément aux réquisitions du procureur, ce dernier précisant, par voie de communiqué, que « la peine encourue est celle de la réclusion criminelle à perpétuité ». À ce stade de la procédure judiciaire, la mise en cause bénéficie de la présomption d’innocence.
Des dissensions survenues au sein de ce couple ayant débouché sur la mort du Villeneuvois, figure entrepreneuriale et sportive locale, les investigations sous commission rogatoire auront pour objet d’en révéler la nature. Au rang des certitudes, Moïra Perri est à l’origine de l’appel aux secours, samedi 28 décembre vers 17 heures, indiquant avoir asséné au moins un coup de couteau à son compagnon au cours d’une dispute.
Alcoolisée et en état de choc, la quinquagénaire a été prise en charge pour une légère blessure à l’arcade sourcilière, tandis que son compagnon, grièvement blessé par arme blanche dans la zone lombaire, était secouru, inconscient. Transporté dans un état critique à l’hôpital, Gilles Marcuzzo est décédé des suites de ses blessures, quelques heures plus tard.
Gestes déclencheurs
Le couple, disposant chacun d’un domicile, avait noué une relation sentimentale il y a cinq ans. Selon Olivier Naboulet, procureur de la République d’Agen, « aucun antécédent de violence conjugale n’est connu des services judiciaires, s’agissant de l’un comme de l’autre, de la victime et de la mise en cause. » Le passage à l’acte de Moïra Perri a-t-il été guidé par la peur, comme elle l’a laissé supposer au cours de ses auditions ? Quels ont été les gestes déclencheurs d’une montée en puissance de la violence, au cours de l’altercation conjugale ayant conduit la suspecte à se munir d’un couteau dans la cuisine ?
Le profil de la mise en cause originaire de la Meuse, insérée socialement et professionnellement, ne pouvait préfigurer son implication dans un dossier criminel. Moïra Perri, disposant d’attaches familiales dans le Villeneuvois, comme en Italie, travaille pour le Département comme agent territorial depuis 2012. D’abord employée au centre médico-social de Fumel, elle a intégré l’Unité départementale du Villeneuvois (direction des infrastructures et de la mobilité) ; un service que la quinquagénaire semblait apprécier, après avoir connu un arrêt de travail long.
Afin de mieux appréhender cette affaire dramatique sous toutes ses dimensions, qu’il s’agisse de la personnalité de Moïra Perri comme de celle de la victime, de l’état de leur relation comme d’éventuels conflits préexistants, ce dossier criminel entre à présent dans une nouvelle phase, sous l’égide du juge d’instruction.