la Commission européenne en colère contre l’interdiction du drapeau européen lors de la finale – Libération
À moins d’un mois des élections, la Commission européenne a critiqué ce lundi 13 mai la décision des organisateurs du concours d’interdire la norme européenne de la salle. Pour le vice-président de la Commission, ce choix ne fait qu’aider « les ennemis de l’Europe ».
Deux jours après la victoire de Nemo à l’Eurovision, le concours de chant de Malmö était encore un sujet de tension ce lundi matin à Bruxelles. La décision de l’Union européenne de radiodiffusion (UER) d’interdire le drapeau bleu aux douze étoiles d’or lors de la finale ne passe pas. Ce lundi 13 mai, avec PolitiqueMargaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, a une nouvelle fois dénoncé le choix des organisateurs de l’Eurovision et prévenu que cette décision ne faisait qu’aider « les ennemis de l’Europe ».
L’Union européenne de radiodiffusion, qui supervise le concours, a en effet interdit tout drapeau, autre que ceux des pays participants, et notamment toute banderole à message politique – à l’exception notable de Nemo, vainqueur du concours, qui a brandi le drapeau de fierté non binaire pour célébrer sa victoire. Parmi les normes qui ont fait les frais de cette interdiction figure le drapeau bleu aux douze étoiles d’or dans un cercle, qui est celui de l’UE (27 Etats membres) mais aussi du Conseil de l’Europe (46 Etats membres).
Samedi 11 mai au soir, le vice-président avait déjà envoyé un message sur X. « L’Eurovision est avant tout une célébration de l’unité européenne, de la diversité et des talents européens. Le drapeau européen en est un symbole. À moins d’un mois des élections européennes, il ne devrait y avoir aucun obstacle, petit ou grand, à la célébration de ce qui unit les Européens. » a-t-il déclaré, ajoutant qu’il souhaitait même examiner si l’Union européenne de radiodiffusion bénéficiait de fonds de l’Union européenne.
#Eurovision est avant tout une célébration de l’esprit européen, de notre diversité et de nos talents européens.
Le drapeau de l’UE en est un symbole.
À moins d’un mois des élections européennes, il ne devrait y avoir aucun obstacle, petit ou grand, à la célébration de ce qui unit tous les Européens. https://t.co/6kbC6MOxER
– Margaritis Schinas (@MargSchinas) 11 mai 2024
« Ne laissez pas ça passer »
Responsable, entre autres missions, de « Mode de vie européen », Schinas a ajouté lundi que la décision des organisateurs d’exclure pour la première fois des standards autres que ceux des pays participants était inappropriée compte tenu des élections européennes qui se déroulent du 6 au 9 juin. Il a également rappelé qu’au moment de la finale de l’Eurovision, « des milliers de manifestants géorgiens se sont massés les rues de Tbilissi afin de soutenir les valeurs européennes. Il a également précisé que des amis, venus assister à la cérémonie, s’étaient vu interdire l’accès à la salle alors qu’ils étaient en possession de leurs drapeaux européens.
« Des gens ont été abattus Maïdan pour avoir brandi des drapeaux de l’UE », continua Schinas avec Politique, en référence aux manifestations pro-européennes en Ukraine qui ont culminé en 2014 avec la destitution du président pro-Kremlin Viktor Ianoukovitch. Et se demander : « À moins d’un mois des élections européennes, qui gagnera en interdisant le drapeau de l’UE Eurovision ? Uniquement les eurosceptiques et les ennemis de l’Europe. Le vice-président de la Commission européenne assure qu’il demandera ce lundi « explications et précisions » aux organisateurs pour ne pas « Ne laisse pas ça passer. »
Un porte-parole de l’Union européenne de radiodiffusion a répondu à Politico. Il a précisé que « La politique du drapeau de l’Eurovision était la même qu’en 2023 », rappelant que les supporters n’étaient autorisés à apporter que les drapeaux de la « Pays participants et drapeaux arc-en-ciel/fierté ». Dans un contexte particulièrement tendu avec la guerre en Ukraine et le conflit entre le Hamas et Israël, les organisateurs ont rappelé le caractère apolitique de la compétition. Le 3 mai, à l’Associated Press, la directrice des communications du syndicat, Michelle Roverelli, a répété la politique du concours. Et ajouté je me réserve le droit « de confisquer tous autres drapeaux ainsi que les symboles, vêtements, accessoires ou signes qui seront utilisés dans le but probable d’exploiter le programme ».