la commission des finances propose une version révisée sur les recettes
Des défauts béants. En trois jours de débats à la commission des Finances de l’Assemblée nationale, un constat inquiétant s’est imposé au gouvernement de Michel Barnier. Le budget 2025 ne satisfait ni la gauche ni l’extrême droite, et les groupes de la coalition gouvernementale se sont désolidarisés des choix budgétaires de leur Premier ministre, préférant jouer leur propre rôle.
Sans majorité à l’Assemblée nationale, le locataire de Matignon ne peut que constater le détricotage régulier de la première partie du projet de loi de finances (PLF) sur les recettes. Le bilan tant vanté, avec 60 milliards d’euros d’économies, dont 20 milliards de nouvelles recettes provenant principalement de hausses temporaires d’impôts pour contenir le déficit, est resté inaudible pour les députés.
Le président (La France insoumise, LFI) de la commission des finances, Eric Coquerel, a réclamé, vendredi, un budget « PFN (Nouveau Front Populaire)-compatible « avec la création de plus de 55 milliards d’euros de revenus supplémentaires, selon lui. Des gains obtenus grâce à des dizaines d’amendements introduisant des prélèvements fiscaux sur les grandes entreprises et les grandes fortunes, ciblant les revenus du capital et les revenus de la propriété.
Ces amendements ont été adoptés par des alliances hétérogènes et aléatoires, rassemblant des députés de gauche, du Rassemblement national (RN), des Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), du Mouvement démocrate (MoDem) ou encore de la Droite républicaine (DR).
Une taxe sur les « superprofits » approuvée
Dès le début de l’examen du PLF mercredi, les commissaires aux Finances ont fait vaciller les principaux repères du budget de Bercy. Ils ont perpétué la cotisation sur les hauts revenus, augmenté la « impôt forfaitaire » de 30% à 33% sur les revenus du capital, avant d’adopter un amendement sur la fiscalité des « superdividendes » identique à celui voté par les députés en 2022, finalement écarté par le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter un texte sans vote.
Le lendemain, les députés de la commission rejetaient en bloc, au nom de la défense des classes moyennes, l’augmentation de la taxe sur l’électricité, qui devait rapporter 3 milliards d’euros à l’État, et l’augmentation du malus automobile. et l’augmentation des taxes sur les chaudières à gaz. L’« exit tax », autre impôt qui vise à limiter l’exil fiscal, a été renforcée, alors que la majorité macroniste l’avait restreint, dès son arrivée, pour créer une plus grande attractivité économique.
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