« La comète devrait encore être visible pendant deux semaines », donne son conseil un astronome lotois
Réputé pour son ciel sombre, le Lot pourrait être l’endroit idéal pour observer la comète, si la météo ne s’était pas gâtée. Tout n’est pas perdu. Un astronome donne son avis.
« Nous l’avons vu depuis notre domicile au centre de Cahors, il ressemblait à un avion mais immobile. On est venu ici pour mieux voir», explique un Cadurcien ce dimanche 13 octobre. Sur la route menant au Mont Saint-Cyr, une demi-douzaine de voitures étaient garées sur l’accotement. Indifférent au ballet des chauves-souris, tout le monde regardait vers l’ouest pour apercevoir la comète Tsuchinshan-Atlas. L’étoile avait déjà disparu sous l’horizon. Alors certains ont retenté leur chance le lendemain ou les jours suivants. Mais le temps maussade a ruiné leurs espoirs.
Est-il désormais trop tard pour observer la comète dans le Lot ? Non, estime Raphaël Mellac, astronome et fondateur d’Anima’Ciel. « La météo n’est pas très coopérative mais j’ai pu l’observer hier soir », a-t-il indiqué jeudi 17 octobre. Ce professionnel de l’astronomie donne quelques conseils.
20h, l’heure idéale
« De soir en soir, il s’éloigne du soleil, donc il se couche de plus en plus tard », explique-t-il. «Vendredi, c’est passé très vite sous l’horizon. Dimanche, c’était spectaculaire. En clair, chaque soir, la période pendant laquelle on peut l’observer s’allonge. Certains croyaient qu’il fallait attendre que la nuit soit très noire pour regarder l’horizon. Et non : « 20 heures, c’est l’heure idéale : elle se détache sur le ciel étoilé. Hier, il s’est couché vers 21 heures ».
Si certains parlent d’un objet qui ressemble à un avion stationnaire dans le ciel, Raphaël Mellac décrit ce qui peut ressembler à un nuage allongé mais avec un noyau nettement plus brillant. « Et si on l’observe de soir en soir, on voit que sa position change dans le ciel », ajoute-t-il.
Il faut regarder vers l’ouest, un peu au-dessus de l’horizon. « Vous tendez la main vers le ciel, les doigts tendus, et elle est à une main ou deux au-dessus de l’horizon. » Le plus simple est d’utiliser une application comme Stellarium, conseille l’astronome. Et bien sûr, il faut choisir un endroit d’où l’on a une vue dégagée vers l’ouest : « Sur le pont Valentré, on ne le verra pas… Pour les Cadurciens, l’idéal, c’est le Mont Saint-Cyr même si il y a un peu de pollution lumineuse. Il cite Trespoux-Rassiels, Labastide-Marnhac ou encore les coteaux vers Saint-Pierre-Lafeuille.
Même s’il est encore temps d’observer la comète, cette semaine pose deux difficultés aux amateurs : la lune est très brillante et, surtout, le ciel est couvert. « Il y aura peut-être un créneau dimanche », espère Raphaël Mellac. En passionné, il observe, jongle avec la météo et explique ses astuces : « Je regarde les images satellites (sur la météo). Hier, j’ai vu qu’il y avait un écart : une heure et demie avant, je voyais qu’Agen Ce n’était pas sous les nuages. Ce qui faisait que des éclaircies arrivaient à Cahors. « Il suffit parfois d’attendre qu’un nuage se brise. »
Peut-être encore deux semaines
Revers de la médaille, à mesure qu’il s’éloigne, Tsuchinshan-Atlas est de moins en moins brillant : « Il devrait encore être visible pendant deux semaines, mais de moins en moins lumineux », poursuit l’astronome qui recommande les jumelles même s’il est encore clairement visible. visible à l’œil nu. Les comètes sont des étoiles assez imprévisibles avec une activité très variable, même si « celle-ci semble assez stable ». Bref, « il ne faut pas faire de projets sur la comète. Il pourrait y avoir une explosion de gaz à la surface qui pourrait la rendre plus brillante. Ou au contraire, une activité plus faible ».
Décidément, les Lotois n’ont pas perdu toute chance d’apercevoir celle qui a été surnommée « la comète du siècle ». « Ne l’appelez pas comme ça, nous sommes au début du siècle », glisse Raphaël Mellac, « j’espère qu’il y en aura d’autres. »