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La colère mémorable de Marcelo Bielsa, qui brise la CONMEBOL et l’organisation de la Copa America en conférence de presse

Marcelo Bielsa s’est emporté vendredi après l’élimination de l’Uruguay par la Colombie en demi-finale de la Copa America. L’illustre sélectionneur argentin a fustigé sans réserve l’organisation de la CONMEBOL, défendant ardemment ses joueurs.

Cette fois, il n’a pas baissé les yeux mais s’est concentré sur les journalistes comme pour faire passer son message : Marcelo Bielsa a donné une conférence de presse mémorable ce vendredi, moins de 48 heures après l’élimination de son équipe d’Uruguay par la Colombie en demi-finale de la Copa America.

La fausse interruption de la conférence de presse

Des termes si tranchants qu’il y a même eu un bref imbroglio, lorsque le chef de presse a remercié tout le monde, semblant mettre fin à la conférence de presse. « Pourquoi on s’arrête ? », a demandé l’ancien entraîneur de l’OM. « Felipe me l’a demandé », a répondu l’homme à sa droite. « Non, non », a répondu El Loco en se rasseyant pour continuer. « Sinon on donne l’impression qu’on ralentit ».

Il est certain qu’il n’a pas baissé les bras. Marcelo Bielsa avait beaucoup de choses en tête et l’a fait savoir. Furieux de voir l’ouverture d’une enquête visant plusieurs de ses joueurs après des bagarres avec des supporters colombiens, le sélectionneur a répondu en attaquant les médias et la CONMEBOL (Confédération sud-américaine de football).

« Un tissu de mensonges »

« La seule chose que je peux dire, c’est que les joueurs ont réagi comme n’importe quel être humain le ferait. Si quelqu’un s’en prend à votre femme, à votre mère, à un bébé, à une épouse, à une sœur… que faites-vous ? », demande Bielsa. « Vous vous demandez vraiment si nous allons punir ceux qui les défendent ? Il y a un certain degré de complicité. Car les questions posées sont aussi du côté de la complicité. C’est à vous de le dire, ce n’est pas à moi de le dire. » Une manière de dire que certains journalistes se rangeraient du côté de l’organisation en jouant le rôle de porte-parole, l’accusant de ne pas « ouvrir la bouche » pour mettre en évidence ce qui ne va pas dès le départ.

Il s’en est ensuite pris directement aux responsables de l’organisation du tournoi : « Ils ont fait une conférence de presse pour dire que les terrains étaient parfaits, que les terrains d’entraînement étaient parfaits. J’ai toutes les photos qui prouvent que c’est un mensonge. C’est un tissu de mensonges ! » Et de poursuivre : « Les Nord-Américains vous disent qu’ils vous donnent un terrain parfait, installé trois jours avant. Mais je sais à quoi ressemble le terrain. »

« Excusez-moi ! »

Le point culminant étant ce qu’il appelle des « menaces » contre des joueurs ou des entraîneurs qui osent dire ce qu’ils pensent. Une manœuvre visant à protéger la CONMEBOL et les organisateurs, selon Marcelo Bielsa. « Tu n’as pas ton mot à dire, sinon ils te menacent ! », résume El Loco, qui rappelle que Lionel Scaloni avait été sanctionné pour être, avec son équipe argentine, revenu sur le terrain en retard pour le début de la seconde période. « Ils ont dit à Scaloni ‘tu as déjà parlé une fois, ne recommence pas’, alors que lui-même considérait qu’il avait dit tout ce qu’il avait à dire. Tout le monde est menacé. »

« Excusez-moi ! », a-t-il finalement résumé en s’adressant à la CONMEBOL. Les organisateurs n’auraient qu’à dire ‘nous avons commis cette erreur, nous en sommes responsables, nous en assumons la responsabilité’. La sanction ne doit pas être pour les joueurs mais pour ceux qui les ont forcés à agir de cette manière. Ils n’avaient pas le choix ».

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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