La clinique Saint-Jean dans le Top 10 national : « c’est une reconnaissance qualitative, avec toutes les spécialités »
Entretien avec Lamine Gharbi et Laurent Ramon, respectivement président et directeur général du groupe montpelliérain d’hospitalisation privée Cap Santé, dont le fleuron, la clinique Saint-Jean, est classé dans le Top 10 du classement Le Point.
La clinique Saint-Jean rejoint le Top 10 au classement national par points. Est-ce le résultat d’une ambition, d’un investissement ?
Lamine Gharbi : Le classement est basé sur la diversité médicale et l’exhaustivité des spécialités. Cela signifie qu’il faut disposer de toutes les spécialités médicales et chirurgicales, d’une activité soutenue et d’un grand nombre de patients. Nous sommes ici basés sur la notion d’attractivité, à savoir les patients que nous traitons qui sont extérieurs à notre service. Ce classement est aussi une reconnaissance qualitative, avec toutes les spécialités.
Lorsque vous avez imaginé la clinique, lors de sa conception initiale, était-ce un objectif, en termes d’offre et d’image ?
LG : L’investissement dans cette clinique est de 100 millions d’euros. C’était donc un investissement important pour notre groupe. A l’origine, nous n’avions évidemment pas fait cela pour figurer dans le classement par points. Nous l’avons fait avant tout pour offrir à la population toutes les spécialités. La performance est la réussite de la convergence : celle d’un bâtiment d’exception, avec 26 blocs opératoires, 200 patients opérés par jour, un service d’urgences avec 120 visites par jour, un service de réanimation, un centre de consultation… etc. Tout cela donne un établissement de taille significative de plus de 35 000 m2, qualitativement, quantitativement. C’est ce qui nous a permis d’entrer par la grande porte dans ce classement par points, avec des spécialités pour lesquelles nous sommes premiers, comme l’épaule et l’urologie.
Aujourd’hui, il y a l’offre de services et de soins, mais il y a aussi l’environnement de l’établissement.
LG : Il faut offrir aux patients des parcours fluides, un accueil, un hébergement et surtout des soins de qualité. Nos services sont conçus pour apporter une qualité de prise en charge optimale à nos collaborateurs, afin qu’ils soient placés dans les meilleures conditions pour pouvoir bien exercer leur métier.
En quoi les classements de spécialités sont-ils un défi ?
Laurent Ramon : Une des principales clés du classement « 9ème France » L’un des Point Awards 2024 est la présence de multispécialités au sein de la clinique. Ainsi, en 10 ans, ce site est passé de 11 à 38 disciplines, avec l’arrivée de plus de 100 pratiquants. Nous réalisons toutes autres chirurgies et pour tous âges avec des équipes plurielles de qualité également en médecine et anesthésie qui travaillent en symbiose et dans une logique sectorielle. Cela génère de courtes durées de séjour et désormais une attractivité régionale.
Les disciplines qui performent bien au classement par points
Dans le classement 2024 du magazine Le Point, la clinique Saint-Jean est classée 18 fois dans la liste des spécialités. Elle est ainsi en première place pour la chirurgie de l’épaule, 4ème pour la chirurgie dentaire, 6ème pour celle des artères, 6ème également pour la chirurgie des testicules de l’enfant et de l’adolescent, 7ème pour la chirurgie dentaire et la santé bucco-dentaire de l’enfant, 7ème pour celle de l’enfant. pied, 8ème pour celui de la rétine, 9ème pour le cancer du rein, 10ème pour le strabisme, 12ème pour la chirurgie maxilo-faciale, 13ème pour les prothèses du genou, 14ème. pour l’adénome de la prostate, 16e pour la chirurgie de la cheville, 18e pour le cancer du côlon ou de l’intestin, 27e pour la chirurgie du dos chez l’adulte, 30e pour les ligaments du genou, 31e pour les prothèses de hanche et 33e pour les calculs urinaires.
Est-ce l’étape indispensable pour avoir un établissement reconnu ?
LR : Nos chirurgiens et médecins sont tous formés en Faculté de Médecine suite à des cursus nationaux. En revanche, ils ont chacun des expériences et des parcours de classement spécifiques, leur permettant de se différencier. Puis ils font des émules en interne, y compris en termes d’innovation : par exemple, la clinique de Saint-Jean-Sud de France est le deuxième établissement privé d’Occitanie en termes de publications scientifiques. Ce n’est pas rien. C’est la raison pour laquelle nous nous basons sur la logique de centres experts multispécialités intégrant des consultations avancées dans les territoires. C’est avant tout vers cela que nous tendons car c’est vers cela que tendent les besoins de nos patients, qui privilégient l’hyper-spécialisation, comme la chirurgie de l’épaule, la première de France, des artères, sixième, rétine, huitième, stomatologie, quatrième, mais aussi la chirurgie des cancers urologiques, digestifs et ORL et bien sûr, historiquement, la pédiatrie avec sa porte d’entrée : notre Pédiapole.
Comment la performance de Saint-Jean peut-elle se répercuter sur tous les autres établissements du groupe ?
LG : Saint-Jean est le fleuron de notre groupe. C’est le plus récent. La clinique Ganges suivra cette voie. Cette reconnaissance crée de l’attractivité pour nos médecins. Il y a ceux qui viendront renforcer les équipes mais aussi ceux qui travailleront sur d’autres chantiers. C’est un tout, c’est un maillage qualitatif du territoire. Les praticiens qui sont à Saint-Jean font partie de la grande famille Cap Santé et certains exercent sur nos sites périphériques comme Ganges, Pézenas ou Bédarieux. Saint-Jean est certes une vitrine, mais tous nos sites sont tout aussi qualitatifs dans la mesure où nos résultats de certification, examen par la Haute Autorité de Santé, réalisé tous les quatre ans, sont excellents.
Quand on parle de réduction de ressources, de déremboursement, cela a-t-il un risque d’impact sur la performance des établissements ?
LG : L’actualité d’aujourd’hui est révélatrice avec le rejet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale, NDLR), qui fait que nos établissements, mais aussi tous les établissements de France, devront travailler avec les budgets de 2024. On en mesure justement les effets. de la motion de censure. Le PLFSS, qui devait établir un mandat national pour les dépenses d’assurance maladie d’ici 2025 ; avec + 9 milliards d’euros pour les hôpitaux publics, les cliniques privées, la médecine de ville, cette augmentation du budget est reportée jusqu’à ce qu’on ne sache quand. Nous sommes inquiets pour 2025. D’autant plus que 2024 est une année compliquée car l’augmentation de nos budgets a été de l’ordre de 1 %. Il nous sera de plus en plus difficile d’investir si nous n’obtenons pas une augmentation de nos prix. Il faut savoir que celles-ci sont encadrées par l’Etat et que nous ne pouvons pas fixer nous-mêmes le prix des opérations, qui est fixé par l’assurance maladie. L’innovation que nous portons est bien sûr architecturale. Mais c’est aussi matériel. Pour attirer et retenir les meilleurs praticiens, il faut des robots, des équipements et beaucoup de personnel. Ces tensions risquent donc, mais c’est le lot de chacun, d’avoir des répercussions sur nos investissements. Nous espérons qu’il y aura une loi de finances rectificative du PLFSS en janvier pour débloquer ces 9 milliards. Mais pour l’instant, une grande incertitude règne.
Comment voyez-vous l’avenir ?
LR : Les critères qui figurent dans ces classements, comme celui du Point, sont de plus en plus précis et proches des besoins de nos patients et de nos populations. Il faut donc s’en inspirer pour être encore meilleur demain. Pour ce faire nous avons, au sein de Saint-Jean, une instance, qui est la Conférence médicale d’établissement (CME). C’est une unité tournée vers l’avenir et inventive, qui innove pour toujours offrir un accompagnement meilleur, rapide, sécurisé et surtout actualisé. »données scientifiques ». Toutes nos équipes au sein de la clinique et du groupe sont heureuses et fières de ce classement. Mais cela amène d’abord une responsabilité collective pour que demain soit encore meilleur, pour la prise en charge des milliers de Patients qui nous font confiance chaque année. Enfin, je vous rappelle également que Montpellier est la ville historique de la santé et si bien sûr nous saluons notre présence dans le Top Ten France, grâce aux compétences reconnues de nos équipes, nous n’oublions pas que nous ne sommes pas seuls avec d’autres établissements classés. dans la région et un hôpital universitaire performant.