Les réactions se poursuivent après l’élection d’Emmanuel Tjibaou à la tête de l’Union calédonienne (UC). Entre félicitations pour son pragmatisme et interrogations sur la ligne politique à venir, la classe politique calédonienne exprime des attentes variées quant à ce nouveau rôle.
L’élection d’Emmanuel Tjibaou à la présidence de l’Union calédonienne après 12 ans au pouvoir de Daniel Goa a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique calédonienne. Député de la deuxième circonscription et figure connue pour son parcours dans la culture et le dialogue, Emmanuel Tjibaou prend la tête d’un parti au cœur des futures négociations sur l’avenir institutionnel du territoire.
Pour Alcide Ponga, président du Rassemblement, cette élection fait peser de lourdes responsabilités sur les épaules du nouveau président de l’UC.
C’est une grande responsabilité que le député Tjibaou porte sur ses épaules, car l’Union Calédonienne est un grand mouvement. Je pense que c’est l’un des mouvements les plus anciens en France, et pas seulement en Nouvelle-Calédonie.
Alcide Ponga, président du Rassemblement
L’annonce d’un retour aux discussions avec l’Etat est perçue positivement par Alcide Ponga, qui estime que ces échanges sont attendus par les citoyens : « Je pense que c’est bien d’avoir tout le monde autour de la table. C’est quelque chose d’important et que les Calédoniens attendent.
Pour Gil Brial, élu des Loyalistes, l’élection d’Emmanuel Tjibaou pose des questions sur les objectifs qui seront soutenus par l’Union calédonienne lors des futures négociations.
On entend dire qu’il revient aux négociations, mais si c’est pour revenir avec le seul mandat d’accès à l’indépendance sans tenir compte des trois référendums, cela ne simplifiera pas les choses.
Gil Brial, élu Les Loyalistes
Il a également souligné la composition du bureau de l’Union calédonienne, divisé selon lui entre modérés et militants plus radicaux : « Quel dominant prendra la tête et qui sera les négociateurs ? Et surtout, dans quel but ?
Victor Tutugoro, président de l’Union progressiste de Mélanésie (UPM), s’est félicité de la prise de fonction d’Emmanuel Tjibaou, tout en soulignant les défis à relever.
Je tiens à le féliciter d’avoir succédé à Daniel Goa à la tête du plus grand parti indépendantiste dans les conditions actuelles, qui ne sont pas faciles. C’est courageux de sa part d’assumer cette responsabilité.
Victor Tutugoro, président de l’Union Progressiste de Mélanésie (UPM)
Il a également souligné le parcours d’Emmanuel Tjibaou, qu’il qualifie de « un homme de dialogue et un homme pragmatique », en référence à son expérience à la tête du Centre Culturel Tjibaou et du service culturel de la province Nord.