La classe politique divisée après la cérémonie d’ouverture des JO 2024
Quelques heures après le spectacle sur la Seine, des personnalités politiques de tous bords ont commenté la cérémonie, entre enthousiasme, retenue et indignation.
Des polémiques dont la France a le secret. Quelques heures seulement après la spectaculaire cérémonie d’ouverture des JO de 2024, les réactions politiques ont commencé à pleuvoir. « Un chef-d’œuvre français », « fierté », « une gifle aux obscurantistes » pour certains, mais un « honte » et un spectacle « réveillé » pour les autres. Alors que les yeux du monde entier étaient rivés sur cette cérémonie historique – premier spectacle de l’histoire des Jeux Olympiques à se dérouler hors d’un stade – les débats politiques ont une nouvelle fois secoué la classe politique censée vivre une « trêve ».
Les éloges n’ont pas manqué dans les rangs du camp présidentiel. « La plus belle cérémonie de l’histoire pour la plus belle compétition sportive du monde dans le plus beau pays du monde ! »s’est réjoui le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, redoublant de superlatifs. Dans la foulée, d’autres figures macronistes se sont jointes à lui : « Le meilleur de la France, le meilleur de nous-mêmes »s’enthousiasme Aurore Bergé, chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes. « Notre histoire, nos combats, notre énergie, notre créativité, notre diversité, nos paroles, nos artistes, nos sportifs, notre ouverture au monde ».
« En même temps »
Dans le détail – et parmi ce spectacle de plus de trois heures – certaines scènes ont particulièrement retenu l’attention des personnalités politiques. « Nommez-moi un meilleur duo, j’attendrai »par exemple, a posté sur X le Premier ministre Gabriel Attal, commentant les vidéos de la chanteuse Aya Nakamura accompagnée par la Garde républicaine. « Masterclass. Quelle cérémonie »a ajouté Bruno Le Maire, commentant les mêmes images. « En même temps »« Le président de la République a tout simplement écrit, en référence à sa célèbre phrase censée représenter sa position politique. Ce mot d’esprit – vu par plus de 8 millions d’internautes – n’a pas manqué de provoquer une réaction des internautes.
À droite de l’échiquier politique, le bilan de ce scrutin est beaucoup plus mitigé. « J’aurais pu revenir sur le négatif de cette cérémonie. Sur cette vision de notre Histoire qui met en scène la décapitation de Marie-Antoinette et qui cherche à ridiculiser les chrétiens. »a écrit en préambule la sénatrice républicaine des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer. Elle a toutefois nuancé : « Mais rappelons-nous de l’arrivée de notre équipe qui nous rend déjà fiers. »
Plus sévère, l’ancienne proche d’Éric Zemmour et ex-membre de Reconquête ! Marion Maréchal sur X a critiqué : « On a du mal à apprécier les rares scènes réussies entre les Marie-Antoinette décapitées, la troupe qui s’embrasse, les drag queens, l’humiliation de la Garde républicaine obligée de danser sur du Aya Nakamura, la laideur générale des costumes et des chorégraphies. On cherche désespérément une célébration des valeurs du sport et de la beauté de la France au milieu d’une propagande woke aussi grossière. »En réponse à ces critiques, la députée rebelle Ersilia Soudais a commenté : « Ah, l’extrême droite, toujours plus en phase avec le Moyen Âge qu’avec notre époque ! »
Un message politique
Cette joute verbale a été accompagnée de véritables commentaires politiques, notamment de la bouche de la députée verte Sandrine Rousseau. « La meilleure réponse à la montée du fascisme et de l’extrême droite est cette cérémonie »elle a posté pour la première fois sur X alors qu’elle regardait l’émission. Avant d’ajouter : « Que le monde se réveille. Il sera tellement plus beau. »L’écologiste est finalement allé plus loin en évoquant le candidat désigné par le Nouveau Front Populaire pour élire domicile à Matignon : « Il ne reste plus qu’à nommer Lucie Castets et nous sommes bons », Elle s’est amusée. Le député frondeur Thomas Portes, récemment pris dans une polémique pour avoir affirmé que « la délégation israélienne n’était pas la bienvenue à Paris », a déclaré : « Une cérémonie olympique à contre-courant des obsessions racistes et réactionnaires de l’extrême droite et de ses médias ». Avant de préciser : « Une cérémonie où la délégation palestinienne a été applaudie ».
Le rebelle Manuel Bompard y a vu un message pour le monde : «Quelle fierté quand la France parle au monde»il a publié sur X-, lorsque le premier secrétaire du PS a fait l’éloge « des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles se sont ajoutées la sororité, la parité et l’inclusivité »La même histoire a été racontée par Marine Tondelier, la dirigeante d’EELV, qui a directement ciblé ses adversaires politiques : « Écoutez, je lis tous les tweets de l’extrême droite du PLS à propos de cette cérémonie d’ouverture. Je peux confirmer : ce fut un grand succès. »dit-elle ironiquement. Avant d’ajouter quelques instants plus tard : « Allez, bande de fascistes ! On a subi toute la soirée vos commentaires réactionnaires sur la France, sur ce qu’elle devrait être, tout ça. La meilleure réponse, c’est cette délégation française hétéroclite : ils vont nous rendre si fiers… Vous n’êtes pas prêts ! »En réponse, le député RN Jean-Philippe Tanguy a déploré : « Vous réjouir qu’une cérémonie divise encore et encore la France au lieu d’unir le plus de monde possible dit tout ce que vous êtes. »
Dans ce chaos, une scène semble avoir réuni tout le monde : le concert surprise de la célèbre chanteuse Céline Dion qui rendait hommage à Edith Piaf, dans son Hymne à l’amour du premier étage de la Dame de Fer. L’image, qui a fait froid dans le dos dans le monde entier, a ému toute la classe politique. « Céline Dion »publié sobrement par la députée RN Laure Lavalette. « Émue. Les larmes aux yeux. Surmontant sa maladie, Céline Dion chante l’Hymne à l’Amour pour la cérémonie d’ouverture de Paris 2024. La dernière fois qu’elle l’a chanté, c’était après les attentats du 13 novembre 2015 »a commenté l’eurodéputé RN Matthieu Valet.