« La Citadelle » de Jean-Michel Blanquer, l’histoire d’un hussard déçu par le macronisme
La Citadelle
par Jean-Michel Blanquer
Albin Michel416 p., 21,90 €
En 2017, il conquiert la citadelle de l’éducation nationale. Jean-Michel Blanquer parvient non seulement à y rester cinq ans, mais aussi à laisser son empreinte avec des réformes comme le doublement des classes de CP dans l’éducation prioritaire ou la reconfiguration du lycée et du baccalauréat. Un quinquennat également secoué par des procès, du confinement sanitaire à l’assassinat de Samuel Paty. Ayant quitté le gouvernement après son échec aux législatives de 2022, il raconte désormais ces années au pouvoir dans un récit marqué, comme souvent chez les figures de la société civile, par l’amertume.
S’il n’a pas réussi à remporter les arbitrages budgétaires, s’il a connu la solitude dans les coups durs de la vie politique, c’est surtout la versatilité du camp macroniste qui nourrit sa déception. Républicain dans l’âme, il assume d’avoir imposé dans le débat le terme de« Islamo-gauchisme » et a maintenu une ligne ferme sur le port du voile.
Une partie de son camp s’est éloignée de la « laïque » Blanquer, dont le jeune Gabriel Attal, alors secrétaire d’Etat. Celui-là même qui, devenu ministre de l’Education à son tour, avait interdit le port de l’abaya. Le hussard déçu du président éprouve le soulagement de lui avoir dit, lors d’un ultime tête-à-tête à l’Elysée, ses vérités sur le camp macroniste : « des trentenaires courageux, technocrates ou intrigants, les yeux rivés sur les urnes et les écrans pour naviguer à l’aveugle, sans culture, sans vision et sans valeurs. »
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