Aurélien Fleurot / Crédit photo : MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
En Allemagne, la contraction des ventes de voitures électriques atteint 69% et certaines usines menacent, quand elles ne sont pas en grève, de fermer purement et simplement leurs portes. L’électrification du parc automobile ne se fait pas au rythme espéré et pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’emploi.
On peut parler d’un plongeon. Dans l’Union européenne, les ventes de voitures neuves ont chuté de plus de 18% en août, soit le niveau le plus bas depuis trois ans, notamment sur les plus grands marchés que sont l’Allemagne, la France et l’Italie. Et le chiffre a même atteint -44% pour les véhicules électriques, suscitant l’inquiétude des constructeurs européens.
En Allemagne, les ventes se sont contractées de 69% (-30,3% en France) selon les chiffres publiés ce jeudi matin par l’Association des constructeurs européens d’automobiles. L’électrification du parc automobile ne se fait pas au rythme attendu et cela pourrait rapidement avoir des conséquences sur l’emploi.
« 65 000 emplois sont considérés comme menacés »
Cette semaine, une grève a été votée chez Audi en Belgique, les usines Volkswagen menacent de fermer leurs portes en Allemagne et, en France, les créations d’emplois liées à cette électrification risquent de marquer le pas, tandis que les pertes d’emplois se poursuivent. « Cela représente 65 000 emplois qui ont été évalués comme menacés par cette transformation structurelle, ce basculement qui modifie profondément les processus industriels. Par exemple, il y a beaucoup moins de pièces dans un moteur électrique que dans un moteur thermique », rappelle Marc Mortureux, PDG de la plateforme automobile qui regroupe l’ensemble du secteur.
Les constructeurs ont demandé jeudi matin à Bruxelles une aide d’urgence. Moins de voitures électriques vendues signifie un ralentissement de la réduction des émissions de CO2 et, pour les constructeurs, le risque d’amendes de plusieurs milliards d’euros à partir de 2025.
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