La Chine va envoyer aux Jeux olympiques 11 nageurs cités dans une affaire de dopage

L’affaire fait grand bruit depuis plusieurs mois. La Chine enverra aux Jeux olympiques de Paris 11 nageurs testés positifs en 2021 à une substance interdite, puis blanchis, selon la liste publiée le 18 juin 2024 par l’Association chinoise de natation. Le quotidien américain New York Times et la chaîne allemande ARD a rapporté en avril que 23 nageurs chinois avaient été testés positifs à la trimétazidine. Cette substance, recommandée pour lutter contre l’angine de poitrine et permettant apparemment une plus grande endurance, est interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014.

Aucune sanction n’a été prononcée, l’AMA ayant conclu qu’ils n’étaient pas dopés mais victimes d’une contamination alimentaire et que les très faibles niveaux de cette substance retrouvés dans les échantillons semblaient incompatibles avec une ingestion intentionnelle. Cependant, à la suite des révélations de New York Times et du côté de l’ARD, l’agence antidopage américaine (USA) avait accusé l’AMA d’avoir étouffé l’affaire. Des accusations qui interviennent sur fond de forte rivalité sino-américaine concernant un grand nombre de sujets diplomatiques, politiques voire commerciaux.

Plusieurs des athlètes chinois testés positifs en 2021 ont remporté des médailles aux Jeux olympiques de Tokyo et 11 font partie des nageurs sélectionnés pour participer aux Jeux olympiques de Paris cet été. Parmi eux se trouvent le nageur Zhang Yufei, spécialiste du papillon, qui a remporté deux médailles d’or à Tokyo, et Wang Shun, champion olympique du 200 m quatre nages.

Une commission du Congrès américain a demandé fin mai au ministère américain de la Justice et à la police fédérale (FBI) d’enquêter sur les nageurs chinois testés positifs. L’AMA, ébranlée depuis par les révélations faites en avril, a accusé l’USADA, très virulente dans ce dossier, de « mensonges » et a appelé les États-Unis à renforcer leur propre système antidopage.