Cette semaine, l’Union européenne a annoncé son intention d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 36,3 % sur les importations de véhicules électriques à batterie fabriqués en Chine, à la suite d’une enquête de neuf mois qui a révélé que le gouvernement de Pékin subventionnait fortement le secteur des véhicules électriques.
La Chine contre-attaque
La réponse ne s’est pas fait attendre. Moins de 24 heures après ces annonces, le régime communiste a ouvert une enquête anti-subventions sur les produits laitiers importés de l’UE, rapporte le quotidien. EuronewsCes enquêtes dureront 12 mois et pourront éventuellement être prolongées de six mois.
Elles porteront sur les subventions accordées par l’institution européenne à la production de divers produits laitiers dans huit États membres (la France n’en fait pas partie). Ces mesures concernent principalement la politique agricole commune (PAC).
Cité par nos confrères, le porte-parole de la Commission, Olof Gill, indique que ce dernier « défendra fermement les intérêts de l’industrie laitière de l’UE et de la politique agricole commune, et interviendra si nécessaire pour garantir que l’enquête soit pleinement conforme aux règles pertinentes de l’OMC. »
Mais au-delà de cette affaire, une confrontation économique plus large se profile à l’horizon. C’est du moins ce que pense Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère. Il a souligné mardi :
Nous n’avons aucun intérêt à entraîner le monde dans une guerre commerciale. Cependant, il est possible que cette guerre commerciale (…) soit inévitable. C’est dans la logique des choses.
Il a ajouté : « Nos systèmes politiques sont différents, mais cela ne doit pas conduire à une rivalité systémique et permanente. »
Les industriels chinois en difficulté
Si la Chine réagit aussi vivement à cette décision européenne, c’est probablement parce que ses constructeurs sont lourdement impactés par ces mesures protectionnistes. Alors que l’UE a déjà instauré une surtaxe temporaire sur les importations de véhicules électriques chinois en juillet dernier, Dataforce a constaté un effondrement des ventes de 45 % de ces voitures produites par l’Empire du Milieu entre juin et juillet 2024.
Même constat en France, où le nouveau bonus écologique privilégie les véhicules produits en Europe et exclut les modèles chinois et américains. La MG4 a d’ailleurs vu ses ventes chuter de 33 % entre janvier et juillet de cette année.
Ce que vous devez retenir :
- L’UE a annoncé cette semaine des droits de douane allant jusqu’à 36,3 % sur les importations de véhicules électriques à batterie fabriqués en Chine.
- La Chine lance une enquête anti-subventions sur les produits laitiers importés de l’UE
- Certains observateurs, et non des moindres, craignent désormais une confrontation commerciale plus large entre les deux blocs.
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