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La Chine punit déjà militairement le nouveau président de Taiwan

La réaction chinoise ne fut pas rapide. Deux jours après l’investiture officielle du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, 64 ans, décrit par Pékin comme « dangereux séparatiste », la Chine a lancé jeudi 23 mai des manœuvres militaires de très grande envergure, tout autour de l’île de Taïwan. Pékin a attendu que tous les dignitaires étrangers présents lundi 20 mai à la prestation de serment de Lai Ching-te aient quitté le pays pour lancer une nouvelle offensive militaire d’intimidation.

« Une punition sévère »

Savamment préparées en vue de l’entrée en fonction du nouveau président Lai, ces opérations militaires se veulent un « punition sévère pour les actes séparatistes des forces indépendantistes de Taiwan » et un avertissement sévère contre l’ingérence et la provocation de forces extérieures »» a indiqué le même jour Li Xi, le porte-parole du commandement du théâtre oriental de l’armée chinoise.

« Les exercices ont lieu dans le détroit de Taiwan, au nord, au sud et à l’est de l’île de Taiwan, ainsi que dans les zones autour des îles de Kinmen, Matsu, Wuqiu et Dongyin. »a-t-il souligné dans un communiqué diffusé par l’armée qui présentait la carte géographique de ce large déploiement de force.

La Chine continuera

« La Chine va certainement intensifier ses exercices militaires autour de Taiwan en accusant Lai d’alimenter le feu », » avait prédit dans nos colonnes il y a deux jours Jean-Yves Heurtebise, professeur de philosophie à l’université catholique Fujen de Taipei. Comme si la poursuite de ce harcèlement militaire, qui dure depuis près de dix ans, était inévitable, dès l’instant un leader taïwanais du Parti démocrate progressiste (DPP), qui ne prône plus l’indépendance de Taiwan depuis longtemps. Pékin a qualifié cette semaine le discours d’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te de« confession de l’indépendance de Taiwan » et l’a menacé de « représailles ».

Ceci est fait, avec l’objectif ultime de lancer une invasion militaire de Taiwan. Une perspective constamment martelée par le dirigeant chinois Xi Jinping qui prépare ses troupes. L’objectif de ces manœuvres est de « tester les capacités de combat réelles conjointes des forces de commandement »a également indiqué le porte-parole, par l’intermédiaire « des patrouilles de préparation au combat mer-air, prenant le contrôle de l’ensemble du champ de bataille et des frappes de précision sur des cibles clés ».

Une guerre serait dramatique pour le monde

Lors de sa prestation de serment, Lai Ching-te a promis de défendre la démocratie face à ce qu’il décrit comme des menaces chinoises. Il a également appelé Pékin à « cesser ses intimidations politiques et militaires ». Il a également évoqué directement le risque de guerre après des années de pressions diplomatiques et militaires de la Chine sur Taiwan. Un État souverain que la Chine considère comme faisant partie de la République populaire de Chine qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier.

« L’exercice actuel s’appelle Joint Sword-2024A, ce qui signifie probablement qu’il y en aura plusieurs cette année »LE  » A «  ce qui laisse penser qu’il s’agit de la première d’une série de manœuvres, indique Bill Bishop, spécialiste de la Chine, dans son influent bulletin Sinocism cité par l’Agence France-Presse. « Espérons qu’ils ne fassent pas voler d’avions, de drones ou de missiles au-dessus des îles de Taiwan. Ce serait une escalade significative et néfaste par rapport aux années précédentes. »

Un conflit dans le détroit de Taiwan, même si la plupart des experts excluent cette hypothèse à court terme, aurait un effet dévastateur sur l’économie : plus de 50 % des conteneurs transportés dans le monde transitent par ce détroit et l’île produit 70 % des semi-conducteurs sur la planète.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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