Son prix n’avait pas été aussi bas depuis 2017. Le prix de l’acier a fortement chuté ces dernières années. Cela s’explique par une mainmise sur la production de la Chine, qui, malgré l’effondrement du secteur immobilier et de la construction, continue de produire de la matière en masse. Le secteur chinois est actuellement en surcapacité de 66 %, constate Les Echos. Le pays a donc beaucoup trop d’acier et fait face à un manque de demande internationale.
Le problème pourrait finir par s’exporter dans le monde entier, prévient Bloomberg. En surproduisant de l’acier sans en avoir besoin, la Chine ouvre la voie à un effondrement du marché, à la fermeture d’usines dans le monde entier et à des milliers de pertes d’emplois. Car pour écouler son surplus d’acier, le pays asiatique a choisi la voie des exportations massives.
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Effets directs sur l’économie et effets indirects sur la politique mondiale
Les exportations chinoises d’acier ont augmenté de 30 % en 2023. La demande reste donc au mieux stable et les prix baissent sensiblement. Ils ont déjà chuté de 13 % en un an. « Presque toute l’industrie chinoise ne génère aucun flux de trésorerie opérationnel, voire perd de l’argent »prévient la banque Goldman Sachs. D’autre part, les concurrents des sidérurgistes chinois ne parviennent pas non plus à augmenter leurs ventes et risquent, tant aux Etats-Unis qu’en Allemagne, de stagner, voire de perdre beaucoup de chiffre d’affaires.
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Cette situation pourrait avoir des répercussions sur la société dans son ensemble, par le biais de la politique. La production d’acier et la domination du marché par la Chine sont au cœur du débat dans les États clés qui pourraient faire basculer l’élection présidentielle du 5 novembre dans un sens ou dans l’autre.
Les concurrents européens et américains inquiets
En Europe, la situation suscite également de vives inquiétudes. Au premier rang, le deuxième producteur mondial d’acier, le groupe luxembourgeois ArcelorMittal : « Les conditions actuelles du marché ne sont pas tenables. La surproduction chinoise conduit à des exportations agressives. Les prix de l’acier en Europe et aux États-Unis sont désormais inférieurs au coût marginal de production. »
Le géant chinois Baowu Steel Group a reconnu la situation difficile dans laquelle se trouvait le pays : « Il sera très difficile de sortir l’acier de ce cercle vicieux dans les deux ou trois prochaines années, à moins que le gouvernement ne prenne des mesures pour favoriser les fusions et les restructurations dans les entreprises sidérurgiques. »