Alors que la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis est connue depuis des décennies, celle entre l’Europe et l’Empire du Milieu commence à prendre forme. Alors que l’augmentation de 100 % des droits de douane sur l’importation de voitures électriques de Chine aux USA n’a surpris personne, celle récemment décidée par l’Europe semble faire davantage grincer des dents en Asie.
Les voitures électriques produites en Chine sanctionnées
Pour rappel, ces derniers mois, l’Europe a intensifié ses actions contre la Chine en ciblant les véhicules électriques chinois. La Commission européenne a estimé que les prix des voitures électriques étaient artificiellement bas en raison des subventions d’État, nuisant ainsi à la compétitivité des constructeurs européens.
Conséquences ? Début juillet, l’Europe a imposé des droits de douane supplémentaires allant de 20 à 38 % sur les importations de voitures électriques fabriquées en Chine, et pas seulement des constructeurs chinois. Ainsi, la Tesla Model 3 vendue en Europe et produite en Chine sera impactée. Le constructeur a déjà augmenté les prix de sa berline électrique.
L’Europe est implacable, la Chine riposte ?
Sauf que du côté chinois, on ne compte pas se laisser faire. En effet, à chaque procédure, le pays a prévenu qu’il prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour riposter. Ainsi, les constructeurs européens pourraient avoir droit aux mêmes sanctions en Chine, mais pas seulement, car cela pourrait s’étendre bien au-delà du secteur automobile.
Le ministère chinois du Commerce a annoncé le lancement d’une enquête sur « les pratiques européennes en matière de barrières commerciales et d’investissement pour les entreprises chinoises ». Cela concerne des produits qui vont bien au-delà de l’automobile, puisque les locomotives, le photovoltaïque et l’éolien sont tous des secteurs concernés.
Et là aussi, cette enquête ne tombe pas du ciel. En effet, l’Europe, qui reste le deuxième partenaire commercial de la Chine après les Etats-Unis, avait lancé en février une première enquête au titre de la nouvelle réglementation anti-subventions contre une filiale du constructeur ferroviaire chinois CRRC.
Deux mois plus tard, la Commission européenne a également ouvert une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux pour des pratiques discriminatoires présumées, tandis qu’une troisième enquête a ensuite été ouverte pour le secteur éolien.
Depuis, la Chine n’a fait que réagir, et a même élargi son champ d’action en lançant une enquête sur une prétendue infraction à la concurrence concernant les eaux-de-vie de vin, notamment le cognac importé de France, la Chine étant le principal marché de ce secteur. Pékin a ensuite fait de même sur les importations de porc et de produits à base de porc en provenance du Vieux Continent.