La Chine « fortement insatisfaite » après que Biden ait félicité le nouveau président taïwanais

La Chine a déclaré mardi s’être plainte auprès des États-Unis des félicitations que le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait adressées au nouveau président de Taiwan, Lai Ching-te. Celui qui a prêté serment lundi a été décrit par le passé comme « dangereux séparatiste » via Pékin. Dans son message de félicitations, Antony Blinken a déclaré espérer que Washington et Taipei maintiendraient « Paix et stabilité dans le détroit de Taiwan ».

Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi que « les séparatistes » de Taiwan serait « au pilori pour l’Histoire »le lendemain de l’investiture de Lai Ching-te comme président de cette île. « La trahison de Lai Ching-te envers la nation et ses ancêtres est honteuse. Mais quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas empêcher la Chine de parvenir à une réunification complète.» a déclaré Wang Yi lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Pékin a également déclaré mardi que le message d’Antony Blinken « a gravement violé le principe d’une seule Chine » (…) et envoyé un mauvais signal aux forces séparatistes ». La Chine est « fortement insatisfait et fermement opposé à cette approche et a répondu sévèrement aux États-Unis », a précisé Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. Pékin considère l’île démocratiquement gouvernée comme faisant partie de son territoire et n’exclut pas le recours à la force pour la mettre sous son contrôle.

« Des signaux erronés »

« La question de Taiwan est au cœur des intérêts fondamentaux de la Chine et constitue la première ligne rouge infranchissable dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis », a ajouté Wang Wenbin. Si Washington a reconnu Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, les Etats-Unis restent le partenaire le plus important de Taiwan et son principal fournisseur d’armes. La Chine a dévoilé lundi de nouvelles sanctions contre trois sociétés américaines vendant des armes à Taïwan.

Huit chefs d’Etat, ceux des rares pays qui reconnaissent Taïwan, ont participé lundi à la cérémonie d’investiture du président taïwanais ainsi que plusieurs dizaines de délégations. Une délégation américaine, comprenant l’ancien directeur du Conseil économique national Brian Deese et l’ancien secrétaire d’État adjoint Richard Armitage, était présente à Taipei.

Pékin a fermement condamné la présence des délégations, la qualifiant« ingérence grossière dans les affaires intérieures de la Chine » et déclarant qu’elle « La paix et la stabilité sont menacées dans le détroit de Taiwan ». « Nous demandons fermement aux pays et aux hommes politiques concernés de cesser de se livrer à des manipulations politiques sur les questions liées à Taiwan, de cesser d’envoyer de mauvais signaux aux forces séparatistes indépendantistes de Taiwan et de cesser de prendre de mauvaises actions qui vont à l’encontre de la bonne foi internationale. »Wang Wenbin a également déclaré.