Le temps de l’apaisement semble encore loin. Pour la première fois de leur histoire, les États-Unis ont modifié leur stratégie nucléaire, se concentrant désormais sur l’expansion de l’arsenal atomique de la Chine, Le New York Times Selon le Pentagone, la diversité et la taille de l’arsenal chinois devraient rivaliser avec celui des États-Unis et de la Russie au cours de la prochaine décennie.
Aucune mention de ce changement n’avait été faite depuis mars, lorsque Joe Biden aurait approuvé la mesure. Il a fallu plusieurs semaines pour que les premières mentions officielles apparaissent. Début août, Vipin Narang, un stratège s’exprimant à la fin de son mandat de conseiller du Pentagone, a déclaré : « Le président a récemment publié des directives actualisées sur l’utilisation des armes nucléaires pour faire face à de multiples adversaires dotés de l’arme nucléaire. »Il a fait référence en particulier à « l’augmentation significative de la taille et de la diversité » de l’arsenal nucléaire chinois.
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Auparavant, Pranay Vaddi, directeur du Conseil national de sécurité, avait expliqué en juin que la nouvelle stratégie était la première à « prendre en compte simultanément la Russie, la République populaire de Chine et la Corée du Nord »David E. Sanger, journaliste américain qui écrit sur la stratégie nucléaire pour le quotidien new-yorkais depuis près de quarante ans, explique que cette stratégie est contenue dans un document «hautement classifié»mis à jour tous les quatre ans, et qui ne possède pas de version numérique mais seulement quelques rares exemplaires papier.
Ce changement est inédit, car les États-Unis n’envisageaient pas de collaboration entre leurs adversaires, ce que la guerre en Ukraine a notamment démenti. La Chine et la Russie ont déjà mené des exercices nucléaires conjoints, rappellent les médias américains, et Vladimir Poutine a multiplié les menaces nucléaires depuis le début de la guerre en Ukraine.
Les Américains n’ont alors d’autre choix que de prendre au sérieux l’État dirigé par Xi Jinping, compte tenu de la croissance rapide de son arsenal nucléaire. Il connaît la croissance la plus rapide au monde, et pourrait être similaire à celle de Washington ou de Moscou d’ici à 2035. En Corée du Nord, Kim Jong-un continue d’accroître son arsenal, qui compte désormais au moins 60 armes nucléaires. Un arsenal qui pourrait alors rapidement rattraper celui du Pakistan ou d’Israël.
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Depuis 1945 et la présidence de Harry S. Truman, la stratégie américaine était presque exclusivement centrée sur la Russie. Vipin Narang expliquait alors qu’il était essentiel « voir le monde tel qu’il est, et non comme nous voudrions qu’il soit ». Pour lui, il ne faut pas éliminer l’idée que « Le quart de siècle qui a suivi la guerre froide a été une parenthèse nucléaire »et qui doit donc être pris au sérieux « la possibilité réelle de collaboration et même de collusion » entre les adversaires nucléaires des États-Unis.
Margaux Fodéré / Crédit photo : Mathieu Thomasset / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP 06:18, 19 septembre 2024modifié…
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