La Commission européenne cherche à apporter son aide : près de la moitié des 500 millions d’euros de subventions européennes au titre de la loi de soutien à la production de munitions (ASAP) ont été allouées à des projets visant à augmenter la production de poudre.
La poudre propulsive est composée, entre autres, de nitrocellulose, elle-même fabriquée à partir de fibres de coton provenant principalement de Chine.
Saab est l’un des principaux fabricants d’armes européens, produisant des armes de combat terrestre, des sous-marins et des missiles. Avec le français Dassault Aviation, le groupe suédois est également le seul constructeur européen capable de fabriquer seul un avion de combat : le JAS 39 Gripen.
Les commentaires de Johansson interviennent alors que Bruxelles milite également en faveur d’un programme de sécurité économique visant à réduire la dépendance à l’égard de Pékin – dans le but de « réduire les risques » pour les chaînes d’approvisionnement du bloc.
Lorsqu’il s’agit d’armes, les enjeux liés à la dépendance aux matières premières et composants chinois sont particulièrement élevés. Selon les services de renseignement américains, la Chine fournirait probablement de la nitrocellulose à la Russie pour soutenir l’effort de guerre de Moscou.
C’est un risque dont Bruxelles est consciente. Un responsable européen, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que les fabricants de poudre à canon du bloc devaient diversifier leurs sources d’approvisionnement. Ils peuvent le faire « soit en identifiant de nouveaux producteurs – mais dont ils ont besoin de requalifier le coton pour la fabrication de poudre, ce qui prend du temps – soit en investissant dans de nouvelles solutions telles que la cellulose de bois, ce que certains font déjà », a déclaré le responsable à POLITICO. . « Ce travail est déjà en cours », a ajouté le responsable.