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La Chine « confiante » dans sa croissance, mais sans nouvelles mesures de relance

La Chine « confiante » dans sa croissance, mais sans nouvelles mesures de relance
La Chine « confiante » dans sa croissance, mais sans nouvelles mesures de relance
Un ouvrier polit des bouteilles de gaz nouvellement produites dans une usine de Ruichang, province du Jiangxi (centre de la Chine), le 25 septembre 2024 (STRINGER/AFP/Archives)

Les autorités chinoises ont assuré mardi être « pleinement confiantes » dans la réalisation de l’objectif de croissance du PIB en 2024, mais sans dévoiler de nouvelles mesures pour relancer l’économie, décevant les attentes des marchés.

« Nous sommes pleinement confiants dans la réalisation des objectifs de développement économique et sociétal cette année », a déclaré Zheng Shanjie, président de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), lors d’une conférence de presse à Pékin.

« Nous avons également pleinement confiance dans la poursuite d’un développement stable, sain et durable », a-t-il ajouté.

Cette conférence était très attendue, les investisseurs espérant de nouvelles mesures pour relancer l’économie, dix jours après une première salve qui a fait bondir les Bourses.

Dans un centre commercial de Pékin, le 4 octobre 2024 (GREG BAKER / AFP)

Mais cela a finalement déçu, les autorités chinoises n’annonçant aucune nouvelle mesure malgré les difficultés auxquelles l’économie est confrontée, principalement une crise immobilière et une consommation des ménages atone.

La deuxième économie mondiale s’est fixé un objectif de croissance autour de 5% cette année, un chiffre jugé optimiste par de nombreux analystes car le pays peine à redémarrer depuis la fin du Covid.

Mardi, les bourses de Shanghai et de Shenzhen ont ouvert de plus de 10%, avant de s’essouffler faute d’annonce en conférence de presse. A la clôture, la Bourse de Shanghai gagnait encore 4,59% et celle de Shenzhen 8,89%. Celui de Hong Kong perd en revanche 9,41%

La relance de l’immobilier

Après des annonces éparses ces derniers mois, sans effet apparent, les autorités chinoises ont dévoilé fin septembre des mesures d’une ampleur sans précédent depuis des années, parmi lesquelles des baisses de taux et des prêts immobiliers plus accessibles.

Qualifiées de « reprise au bazooka » par un analyste, ces mesures ont fait grimper les bourses de Hong Kong et de Chine continentale de plus de 20 %.

Chantier de construction d’un complexe résidentiel à Hangzhou, dans l’est de la Chine, le 15 juillet 2024 (STR / AFP/Archives)

La plupart des mesures déjà annoncées ont ciblé le secteur immobilier, longtemps moteur de la croissance chinoise mais aujourd’hui en crise profonde, à l’image des promoteurs Country Garden et Evergrande, lourdement endettés et au bord de la faillite.

La Banque centrale a notamment réduit le taux d’intérêt à un an auprès des institutions financières, réduit la contribution requise pour un prêt immobilier et a également abaissé les taux hypothécaires existants.

Plusieurs métropoles chinoises ont également annoncé la levée de certaines restrictions locales perçues comme une barrière à l’achat immobilier, notamment Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen.

« Réformes structurelles »

« Dans l’ensemble, si l’on considère le développement actuel et les prévisions de développement, les fondamentaux du développement économique de notre pays n’ont pas changé », a assuré mardi Zheng Shanjie.

Des voitures électriques BYD attendent d’être exportées au port de Suzhou, dans l’est de la Chine, le 11 septembre 2023 (- / AFP/Archives)

« Avec la mise en œuvre continue de diverses politiques, en particulier des paquets de mesures progressistes, les attentes du marché se sont récemment améliorées de manière significative », a-t-il déclaré.

Au lieu du bazooka attendu, « il s’agissait plutôt d’un pistolet en plastique », a souligné Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, jugeant que « la réticence de Pékin à lancer un paquet (de mesures) plus large soulève de sérieux doutes sur la pérennité de la hausse ». des marchés.

Les analystes espéraient notamment une émission obligataire à grande échelle ou des politiques de soutien à la consommation des ménages.

Mais ils préviennent également que des réformes plus profondes du système économique chinois seront nécessaires pour réduire la dette du secteur immobilier et relancer la consommation, principaux obstacles à la croissance.

Dans un centre commercial de Pékin, le 7 août 2024 (Pedro PARDO / AFP/Archives)

« À moins que la Chine n’introduise des réformes structurelles pour relancer la consommation (…) je ne pense pas que nous assisterons à un changement majeur », prédisait, avant la conférence, Alicia Garcia Herrero, économiste en chef pour la région Asie. -Pacifique chez Natixis.

Pour l’analyste Shehzad Qazi, du cabinet China Beige Book, à court terme la croissance sera effectivement atteinte : « l’économie chinoise n’est pas en crise et (Pékin) n’a pas besoin d’annoncer un vaste programme de dépenses » pour 2024 pour atteindre son objectif de PIB.

Mais à long terme, il faudra sans doute faire davantage, prévient-il, la clé étant « la résolution des problèmes structurels qui ralentissent la transition de l’économie vers un modèle tiré par la consommation ».

Les tensions commerciales pèsent lourdement. Et ils sont montés d’un cran mardi avec l’annonce par Pékin de sa volonté d’imposer à partir de vendredi aux importateurs de cognac européens de déposer une caution auprès des douanes chinoises.

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