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La Chine affiche sa proximité avec les États arabes, en opposition au soutien américain à Israël

Le président chinois Xi Jinping et le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 29 mai 2024.

Le président chinois Xi Jinping est entré pour la première fois dans l’histoire, jeudi 30 mai, lors de l’ouverture du sommet de coopération entre la Chine et les pays arabes à Pékin, en rappelant « des échanges amicaux le long de l’ancienne Route de la Soie » pour souligner le « une profonde affinité » de Pékin avec la région. Mais l’actualité était dans toutes les têtes et devait être le sujet central de ce forum pour lequel le cheikh émirati Mohammed Ben Zayed Al Nahyan et les présidents égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et tunisien Kaïs Saïed ont notamment fait la une. changement. Il s’agissait pour la Chine d’afficher des convergences de vues sur les questions régionales, au premier rang desquelles la question palestinienne, et de faire valoir ses intérêts économiques.

Face à la puissance américaine engluée dans son soutien à Israël malgré les images épouvantables de civils bombardés à Rafah, la Chine voit qu’elle a toute latitude pour adopter le point de vue inverse. En accueillant avec les honneurs l’Egyptien Al-Sissi mercredi soir, le chef de l’Etat chinois avait déjà déclaré que son pays était « profondément attristé » par la situation dans la bande de Gaza. Il est revenu sur le sujet jeudi : « La guerre ne peut pas continuer indéfiniment, la justice ne peut pas être éternellement absente » a lancé M. Xi, appelant à l’organisation d’une « conférence internationale de paix élargie » sur le conflit. Sur le fond, la position chinoise est constante : la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et de la création d’un État palestinien, reconnu par les Nations Unies.

Plus les opérations militaires israéliennes à Gaza se poursuivent, plus, du point de vue chinois, l’image des États-Unis au Moyen-Orient se détériore.  » C’est une hémorragie pour la crédibilité et le leadership américains. La Chine se tient clairement aux côtés des pays arabes dans la crise de Gaza. Il tente de gagner du soutien et de l’influence et promeut une architecture beaucoup moins centrée sur le rôle des États-Unis. note Yun Sun, directeur du programme Chine au Stimson Center de Washington.

Une implication locale mesurée

De leur côté, constatant la proximité entre les États-Unis et Israël dans la crise de Gaza, les pays arabes recherchent le soutien diplomatique de Pékin. M. Al-Sissi a appelé jeudi à « Mettre fin au siège israélien et cesser toute tentative visant à forcer les Palestiniens à quitter leurs terres ». Pour souligner la proximité politique sino-égyptienne, la presse chinoise rappelle qu’en 1956, Nasser fut le premier chef d’État africain et arabe à reconnaître la Chine populaire, tandis que Pékin avait soutenu Le Caire dans la crise de Suez.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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