TRIBUNE – Dans un texte dense, la philosophe et essayiste décrypte le message de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques au-delà des dénégations et des esquives des organisateurs. Elle regrette la volonté de ces derniers de faire table rase de notre héritage historique et culturel, et déplore la promotion d’identités particulières au risque de hâter la fragmentation communautaire de la France.
Bérénice Levet est professeure à l’IPC, Facultés libres de philosophie. Dernier livre paru : « Le courage de la dissidence » (L’Observatoire, 2022).
Au total, Philippe de Villiers ne doit-il pas se réjouir du « tableau » que l’escale à la Conciergerie a inspiré à Thomas Jolly et à ses disciples ? Même au Puy du Fou, je doute qu’ils montrent ou entendent une version aussi sanglante, effrayante et vociférante de la Révolution française ! La Conciergerie, l’antichambre de la guillotine, des bûchers allumés un peu partout le long de la façade du monument, une musique métallique et une Marie-Antoinette, telle Saint Denis, tenant sa tête entre ses mains. C’est comme si Thomas Jolly et Patrick Boucheron avaient lu Philippe Muray, et comptaient panser son chagrin, lui qui reprochait au Bicentenaire de 1789 orchestré par Jean-Paul Goude – une référence absolue pour Patrick Boucheron – d’avoir occulté le caractère sanglant de la Révolution et de…