La célèbre avocate Isabelle Coutant-Peyre, qui avait notamment défendu puis épousé le terroriste Carlos, est morte
C’était une avocate pénaliste autant critiquée qu’admirée. La célèbre avocate Isabelle Coutant-Peyre est décédée ce vendredi matin des suites d’un cancer, selon nos informations. Elle avait 70 ans.
« Jeune femme de bonne famille », comme elle se définissait dans un portrait que l’AFP lui a consacré en 2011, Isabelle Coutant-Peyre a eu une jeunesse bourgeoise et ordonnée. Mariée à 21 ans avec Michel Peyre, qui fut adjoint au maire de Granville, elle eut trois enfants avec lui. Le couple s’est séparé en 1993.
En 1979, elle prête serment et se spécialise en droit des affaires. C’est alors qu’elle rencontre le sulfureux avocat Jacques Vergès (décédé en 2013), qui partage avec elle la « même insolence », mais qu’elle dit ne pas considérer comme son « mentor ».
«Ses cigarillos et son côté grande gueule»
L’avocate avait notamment défendu aux côtés de Vergès le terroriste Ilitch Ramirez Sanchez « Carlos », qu’elle avait finalement épousé en 2001. Isabelle Coutant-Peyre avait également plaidé, au cours de sa carrière, pour Youssouf Fofana, chef du « gang des barbares » ou encore du comédien controversé Dieudonné. Elle a également conseillé Charles Sobhraj, un tueur en série français des années 1970, dont le parcours criminel a récemment été adapté en série à succès sur Netflix.
Controversée pour les clients qu’elle défendait, Isabelle Coutant Peyre avait été directement menacée de mort en 2003, lorsque, comme plusieurs personnalités publiques de l’époque comme Alain Lipietz, Gilles Munier ou José Bové, elle avait reçu à son domicile une balle et un message anonyme. lettre avec l’inscription : « Le prochain n’arrivera pas par courrier. » La lettre émane de Raphaël Schoemann, un retraité de 65 ans condamné en 2006 à 10 mois de prison.
L’avocat Albéric de Gayardon, qui a débuté sa carrière au sein du cabinet d’Isabelle Coutant Peyre, décrit « une grande figure du barreau, dénuée d’arrogance, très aimable avec ses confrères ». Il dépeint une « personnalité qui s’épanouit dans l’adversité, qui ne détestait pas la provocation », se souvient de « ses cigarillos et son côté grande gueule » qui complétait une personnalité « très élégante ».