La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ne s’est jamais prononcée sur la responsabilité des États en matière d’action contre le changement climatique. Mardi 9 avril, la CEDH a rendu un arrêt condamnant la Suisse pour violation de la Convention européenne des droits de l’homme, après une requête introduite par 2.500 femmes qui dénonçaient «Échecs des autorités suisses à atténuer les effets du changement climatique» qui ont selon eux des conséquences négatives sur leurs conditions de vie et leur santé.
La CEDH devait dire si les États visés avaient violé la Convention européenne des droits de l’homme, en particulier la Convention européenne des droits de l’homme. « droit à la vie » et le « droit au respect de la vie privée et familiale »en ne luttant pas suffisamment contre le réchauffement climatique, alors que le mois de mars a battu un nouveau record mondial de chaleur.
A la majorité de 16 voix contre une, la CEDH a constaté, pour le cas suisse, qu’il y avait eu violation du droit au respect de la vie privée et familiale consacré par la Convention des Droits de l’Homme et, à l’unanimité, une violation de l’article 6 relatif à accès à un tribunal. La Cour affirme ainsi que l’article 8 consacre le droit à une protection effective, par les autorités de l’État, contre les effets néfastes graves du changement climatique sur la vie, la santé, le bien-être et la qualité de vie.
La Cour a donc considéré que l’association était autorisée à intenter une action en justice au nom de personnes pouvant prétendre que leurs conditions de vie et leur santé étaient menacées par le changement climatique. Mais pour les quatre requérants individuels, la CEDH a jugé qu’ils ne remplissaient pas les critères relatifs au statut de victime et a donc déclaré leurs requêtes irrecevables.
Deux autres demandes, dont celle visant la France, rejetées
En revanche, la demande déposée par Damien Carême, ancien maire de Grande-Synthe et actuel député européen, a été rejetée. Il a attaqué le « lacunes » de l’État français, estimant notamment qu’ils font courir un risque de submersion à la ville, au bord de la mer du Nord. M. Carême n’a pas été reconnu comme victime, a indiqué la présidente de la CEDH, Siofra O’Leary.
En 2019, il avait déjà, en son nom propre et en tant que maire, saisi le Conseil d’Etat pour « inaction climatique ». La plus haute juridiction administrative a donné raison à la municipalité, mais a rejeté sa demande individuelle, l’amenant à saisir la CEDH. « Voir ma ville submergée dans 30 ans est insupportable »s’est justifié Damien Carême, expliquant qu’il souhaitait « mettre fin à la léthargie » Et « le refus d’agir de l’État ».
Même issue pour la troisième affaire soutenue par un collectif de six Portugais âgés de 12 à 24 ans, mobilisés après les terribles incendies qui ont ravagé leur pays en 2017. Leur demande était dirigée contre leur pays et contre tous les autres Etats de l’Union européenne, comme ainsi que la Norvège, la Suisse, la Turquie, le Royaume-Uni et la Russie – trente-deux pays au total. Les requérants n’ayant pas épuisé les voies de recours disponibles au Portugal, leurs demandes ne remplissent pas les conditions de recevabilité, a expliqué la présidente de la Cour Siofra O’Leary, rendant cette décision à Strasbourg.