Les grandes dates autour du boîtier
26 octobre 2014: Le corps d’un activiste environnemental de 21 ans, Rémi Fraisse, se trouve vers 2 heures du matin sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn), après de violents affrontements des adversaires du projet avec la police.
27 octobre 2014: La famille du jeune botaniste annonce qu’elle déposera une plainte pour homicide volontaire. Plus d’une douzaine de manifestations ont dénoncé la « violence policière » dans toute la France.
28 octobre 2014 : Après la découverte des traces de TNT sur les vêtements de Fraisse, l’enquête favorise la thèse d’un décès en raison d’une grenade offensive lancée par les gendarmes.
29 octobre 2014 : Les informations judiciaires sont ouvertes à X pour « la violence volontaire qui a conduit à la mort sans intention de le donner, faite par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de leurs fonctions ». Le directeur général de la Gendarmerie nationale exclut pour suspendre le gendarme après avoir tiré la grenade.
31 octobre 2014 : Le Conseil général de Tarn suspend le sine die le site du barrage.
13 novembre 2014 : Bernard Cazeneuve décide d’interdire les grenades offensives et nie que les autorités voulaient cacher les causes de la mort du jeune homme.
2 décembre 2014: Une enquête administrative rejette toute faute professionnelle des gendarmes. Ces conclusions sont décrites comme des mensonges par l’avocat de l’activiste de la famille.
14 janvier 2015: Le gendarme ayant lancé la grenade est placé en garde à vue pendant une journée par les juges de l’enquête de Toulouse en charge de l’affaire.
16 janvier 2015: À la suite d’un rapport d’experts, le ministre de l’écologie Ségolène Royal enterre le projet initial du barrage et propose deux solutions de remplacement.
6 mars 2015: Le Conseil du département Tarn entre en conflit l’abandon du projet et adopte l’une des deux alternatives: un réservoir d’eau à moitié réduit. Le gouvernement a évacué le site occupé pendant seize mois par des zades.
18 mars 2016: Le gendarme ayant lancé la grenade est placé sous le statut de témoin assisté.
1er décembre 2016: Le défenseur des droits, Jacques Toubon, efface le gendarme mais critique le manque de clarté des instructions données à la police.
12 mai 2017: Un décret du ministère de l’Intérieur interdit définitivement l’utilisation de grenades offensives comme celle qui a tué Rémi Fraisse.
9 janvier 2018: Les juges enquêts effectuent un licenciement en faveur du gendarme ayant lancé la grenade, conformément aux réquisitions du bureau du procureur de Toulouse. Le père de Rémi Fraisse dénonce « la justice sous les ordonnances ».
2020 : le licenciement est confirmé
23 mars 2021: Saisie par la famille, la Cour de cassation a définitivement validé le licenciement
25 novembre 2021 : Le tribunal administratif de Toulouse reconnaît en première instance « la responsabilité imprudente de l’État ». L’État est condamné à verser une compensation à la famille de Rémi Fraisse jusqu’à 46 400 euros.
22 février 2023 : La Cour d’appel administrative de Toulouse a confirmé la « responsabilité irréprochable » de l’État dans la mort de Rémi Fraisse,
27 février 2025 : La Cour européenne des droits de l’homme (CECH) doit décider de la responsabilité de la France dans cette affaire.