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La catastrophe écologique de la guerre de Gaza

Des Palestiniens déplacés marchent dans une rue de Khan Younis bombardée par l'armée israélienne, où coule un filet d'eaux usées, dans la bande de Gaza, le 4 juillet 2024.

CONTREDepuis neuf mois, l’armée israélienne attaque la bande de Gaza sans aucun espoir d’atteindre, par cette poursuite des hostilités, les deux objectifs que Benjamin Netanyahu lui a pourtant assignés, à savoir la « victoire totale  » contre le Hamas et la libération des otages capturés le 7 octobre 2023.

Les bombardements israéliens exposent en effet ceux des 116 otages encore en vie à un très grave danger. Quant à la milice islamiste, quelles que soient les pertes qu’elle a subies, elle les a largement compensées par le renfort de recrues désireuses de venger la mort d’un ou plusieurs proches tués dans les frappes israéliennes.

Le bilan de cette guerre sans merci ne cesse de s’alourdir à Gaza, avec plus de 38 000 morts, soit un habitant sur soixante. Ce bilan, déjà ahurissant, pourrait doubler ou tripler en raison de la combinaison dévastatrice de la faim et des épidémies.

Tun l’accès à l’eau de plus en plus compromis

L’enjeu colossal d’une telle urgence humanitaire ne doit pas occulter l’impact à moyen et long terme des hostilités en cours sur l’environnement de la bande de Gaza. Ce territoire, où la densité de population est comparable à celle de Hong Kong, subissait déjà une forte pression sur les ressources naturelles, aggravée par le blocus imposé par Israël depuis 2007.

Les coupures d’électricité fréquentes ont convaincu 20% des foyers de passer à l’énergie solaire, tandis que l’ONU équipe écoles et hôpitaux de systèmes photovoltaïques. Wadi Gaza, ou « vallée de Gaza », la plus grande zone humide de Palestine, a été réhabilitée au terme de plusieurs années de travail patient.

Tous ces efforts ont été anéantis par les bombardements qui ont détruit plus de la moitié des infrastructures d’eau et d’assainissement du pays. Selon l’ONU, le volume d’eau disponible par personne et par jour est tombé à quelques litres depuis ce printemps, contre 85 litres avant le conflit actuel.

Une grande partie du Wadi Gaza a été dévastée, compromettant tout l’écosystème qui en dépendait. Plus de la moitié des terres arables et un tiers des serres ont été touchés par les frappes de l’armée israélienne, avec destruction totale ou partielle. Deux tiers du bétail ont péri dans ces frappes ou ont été abattus par anticipation, compromettant leur renouvellement, tandis que l’alimentation du bétail est devenue un complément alimentaire par défaut pour une population affamée.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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