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La Catalogne décide si elle tourne la page de l’aventure indépendantiste

La salle des fêtes d’Argelès-sur-Mer est parée comme pour les grands jours. Partout, des banderoles et des affiches à l’effigie de Carles Puigdemont. La star de la soirée, c’est lui. Le séparatiste catalan mène une étrange campagne. Il se présente en effet à distance aux élections régionales du dimanche 12 mai, qui décideront de la composition du Parlement de Barcelone et du prochain gouvernement catalan.

Le vote se déroule sur fond de politique d’apaisement avec Madrid, mais en attendant la loi d’amnistie, qui devrait être définitivement approuvée dans les prochaines semaines, Carles Puigdemont évite de mettre les pieds sur le sol espagnol. Il préfère prudemment que la liste juridique soit d’abord effacée pour les indépendantistes qui, comme lui, ont été impliqués dans la tentative de sécession de 2017, qui a amené l’Espagne au bord de la rupture.

Il donne donc tous ses rendez-vous depuis la petite ville française d’Argelès, à quelques kilomètres de la frontière, pour ne pas risquer un mandat d’arrêt en Espagne. « Nous allons dire au monde que nous voulons l’indépendance, car c’est le seul moyen de garantir la survie de la nation catalane », dit-il aux fidèles qui ont voyagé des heures en bus pour venir l’écouter et un selfie ensuite. à lui.

La liste socialiste est en tête

Veut-il vraiment raviver la flamme de la rébellion contre Madrid ? Ou simplement toucher la fibre sentimentale de ses électeurs ? Il se garde bien de donner des projets concrets, hormis la promesse de son retour prochain. Dans la dernière ligne droite avant le vote, tout semble encore incertain et l’Espagne aura les yeux rivés sur les résultats dimanche soir, pour savoir si le pays pourra enfin tourner la page du séparatisme catalan.

Selon les dernières nouvelles de l’institut 40dB pour « El Pais », la liste socialiste est en tête, avec 40 sièges, mais celle de Junts, le parti de Puigdemont (indépendantiste de droite) a réduit l’écart et pourrait obtenir 36 sièges. , dépassant ses concurrents de la gauche indépendantiste ERC (26 sièges). La droite reste à distance, avec 13 sièges pour le PP et 10 pour Vox. A priori, le socialiste Salvador Illa, 58 ans, a de belles chances de son côté. Mais il lui faudra chercher des alliances, vers l’extrême gauche et du côté des indépendantistes de gauche de l’ERC qui optent depuis des années pour le dialogue avec Madrid.

La situation pourrait cependant se retourner si les résultats des sondages permettaient à nouveau une majorité souverainiste : nul doute que les différentes branches de l’indépendance se regrouperaient à nouveau, malgré leurs guerres internes, cette fois dans l’inconnu de l’émergence d’un groupe d’extrême droite, indépendantiste et xénophobe.

« Il s’agit de savoir si la Catalogne décide ou non de sortir de l’ornière de dix ans d’obsession souverainiste qui n’a mené nulle part », résume l’économiste Jordi Alberich, coordinateur des études stratégiques pour l’organisation patronale catalane Foment del treball.

Défendre le défi de la réconciliation

Dans ce contexte incertain, le candidat socialiste défend avec énergie le pari de la réconciliation et la politique de la main tendue menée depuis Madrid par le gouvernement de Pedro Sanchez. L’important est de revenir « à la vie des gens », a-t-il répété pendant la campagne, axant ses discours sur les politiques sociales, les services publics, l’emploi ou la réindustrialisation de la région. Avec son profil de manager austère, il attire les électeurs centristes et les nationalistes modérés.

Mais l’équation est fragile, prévient la journaliste Lola Garcia, directrice adjointe du quotidien catalan « La Vanguardia ». « Même si la société a digéré le chemin de la realpolitik, le sentiment indépendantiste reste fort et rien n’est résolu », souligne-t-elle.

Si le vote pour les partis souverainistes est en baisse, « c’est sans doute parce qu’une partie de leurs électeurs ont été brûlés », dit-elle, « mais ils restent émotionnellement attachés au rêve d’une république indépendante ». Ils considèrent simplement que ce n’est pas le moment, et qu’il vaut mieux attendre des circonstances plus favorables avant de se lancer à nouveau dans l’aventure de la sécession.

Cammile Bussière

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