La Gironde, l’Aude, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales sont les cinq premiers départements demandeurs d’arrachages temporaires et définitifs selon l’enquête récemment menée par FranceAgriMer.
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Même prise avec des pincettes compte tenu de son faible taux de réponse (5.125 réponses sur 44.540 vignerons contactés), l’enquête sur les intentions d’arrachage de vignes lancée par FranceAgriMer dresse une première cartographie nationale des souhaits de réduction du potentiel viticole (voir infographie ci-dessous), selon les mesures actuellement en négociation avec Bruxelles : arrachage définitif (à 4.000 €/ha et perte de l’autorisation de replanter) ou arrachage temporaire (à 2.500 €/ha sans possibilité de replanter pendant 4 ans).
En l’état actuel des choses, les demandes se concentrent sur une large moitié sud, comme le rapporte Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer. Sur les 22 195 hectares de vignes qui seraient intéressés par un arrachage, le Languedoc en compte 10 000, Bordeaux 4 430, la Vallée du Rhône-Provence 4 124, le Sud-Ouest 3 045, la Vallée de la Loire-Centre 570, la Charente-Cognac 52, la Bourgogne-Beaujolais-Jura 42 et l’Alsace-Est 14. La Gironde, l’Aude, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales sont les cinq premiers départements demandeurs d’arrachage, avec en moyenne 4,4 ha d’arrachage temporaire et 6,3 ha d’arrachage définitif par répondant.
Il n’y aura qu’un seul abonnement
Au-delà des masses, ces chiffres sont à prendre avec précaution, rappelle Jérôme Despey, les souhaits exprimés en juin pouvant être différents de la réalité des demandes après les vendanges, entre les enquêtes pas totalement réalisées, l’incertitude sur les dossiers de propriétaire/agriculteur et une forme d’attentisme pour laisser le voisin s’arracher en premier… « Il n’y aura qu’une seule souscription. Je le répète, c’est une procédure d’urgence exceptionnelle dans la réglementation européenne qui est liée à la crise » prévient Jérôme Despey. Selon l’expertise du conseil spécialisé, les besoins d’arrachage seraient plutôt de l’ordre de 50 à 60.000 ha que des 22.200 ha de l’enquête ou des 100.000 ha évoqués par la filière pour absorber les 5 à 6 millions d’hectolitres de vin sans débouché annuel.