La campagne de vaccination contre la polio mise à rude épreuve à Gaza
Il ne s’agit que d’une « pause humanitaire » dans le nord de la bande de Gaza, pas même d’un cessez-le-feu à l’échelle de l’enclave, le temps d’une campagne de vaccination. Cet intermède imposé par l’armée israélienne et le Hamas est limité dans le temps et dans l’espace. Il a débuté mardi 10 septembre, avec pour objectif de permettre la réalisation de la deuxième phase d’une campagne de vaccination contre la polio dans cette partie du territoire, entamée le 1er septembre.euh Septembre, plus au sud. Cette nouvelle séquence doit se dérouler du mardi 10 au jeudi 12 septembre, à raison de sept heures par jour, durant lesquelles l’armée israélienne et le Hamas suspendent la guerre dans une zone délimitée, mais poursuivent leurs activités partout ailleurs.
L’intention est d’empêcher la propagation du poliovirus, détecté dans les eaux usées en juillet, avant que le ministère de la Santé de Gaza ne signale un premier cas en août. La destruction massive des infrastructures, le déplacement forcé de 1,9 million de personnes, sur les 2,3 millions d’habitants de l’enclave, favorisent la propagation de ce virus. Des négociations entre responsables de l’ONU et autorités israéliennes avaient été menées en amont pour mettre en place le cadre de « pauses humanitaires », permettant d’administrer le vaccin, par voie orale en deux doses, avec un rappel quatre semaines plus tard, à un peu plus de 600 000 enfants (le nombre n’est pas connu exactement, en raison des décès, disparitions et naissances, qu’on ne peut plus compter précisément).
Chaque jour, cependant, la trêve prend fin à 15 heures. « A 16 heures, les bombardements peuvent définitivement reprendre »« La demande initiale, du côté de l’ONU, était une suspension des combats à l’échelle de Gaza. Après négociations, trois zones ont été délimitées, où la campagne est menée dans des périmètres définis », note une source humanitaire.
Ce processus ne doit pas être considéré comme un changement fondamental de la politique des autorités israéliennes concernant l’accès – et donc les restrictions – à l’aide humanitaire internationale à Gaza. La vaccination est considérée comme une nécessité vitale par tous les acteurs impliqués dans la bande de Gaza. La souche polio constitue un risque régional qui pourrait, si sa propagation n’est pas contenue, se propager au-delà de Gaza. Cependant, le virus ne sera pas éradiqué après cette phase prophylactique. « Un mois plus tard, il sera temps de procéder à la deuxième vague de vaccination, explique Jonathan Crickx, porte-parole de l’UNICEF Palestine. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons commencer à évaluer si l’opération a fonctionné. » Un nouveau cycle de négociations sera nécessaire pour rétablir les conditions de la vaccination.
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