Des hommes de la BRI sont entrés par erreur dans un pavillon normand. La famille qui a été menottée est traumatisée et va entamer une procédure d’indemnisation.
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La BRI, brigade de recherche et d’intervention, est entrée par erreur lundi 8 avril dans la maison d’une famille à Saint-Martin-de-Boscherville, près de Rouen (Seine-Maritime), rapporte France Bleu Normandie. La police est intervenue dans le cadre de la perquisition qui a conduit, lundi, à l’interpellation de 17 personnes soupçonnées de dégâts commis sur le site du cimentier Lafarge en décembre dernier à Val-de-Reuil dans l’Eure.
C’est peu avant 6 heures du matin que la police est arrivée au domicile de la famille Norman. L’homme, chauffeur de camion, s’apprêtait à quitter son domicile pour se rendre au travail. Lorsqu’il a ouvert la porte, il a découvert une vingtaine de policiers, cagoulés, casqués, armés, prêts à enfoncer sa porte. Abasourdi, le quinquagénaire a demandé des explications, précisant qu’il n’habitait la maison que depuis trois mois. L’homme a tenté de suggérer une erreur mais les hommes de la BRI se sont précipités dans la maison et sont montés au premier étage où se trouvait son partenaire.
La femme de 54 ans venait de sortir du lit. « J’étais à moitié nu, ils ont été tout de suite très violents et très agressifs. Je leur ai demandé si je pouvais au moins m’habiller et ça les a rendus fous. »elle témoigne. « Ils m’ont mis à genoux, les mains en l’air et ils m’ont menotté. Je leur ai demandé ce qui se passait, je tremblais, je pleurais. Rien, pas de mots. » La police l’a finalement autorisée à s’habiller avant de la menotter.
Erreur suite au changement d’adresse
Le fils du couple vivait au premier étage de la maison. Les hommes du BIS sont également entrés dans la chambre du jeune de 18 ans. « Ils tirent ma couette, je suis menotté, je ne comprends pas ce qui se passe », se souvient cet étudiant en psychologie qui n’a finalement pas eu la force d’aller à l’université pour un examen qu’il devait passer le jour même.
Après une bonne demi-heure d’intervention, la police a vérifié l’identité de la famille. La BRI a ensuite quitté le domicile sans explication. « Ils m’ont dit ‘excusez-nous pour le dérangement’, ce que j’ai trouvé très chic »se moque de ce professeur de danse qui se remet difficilement de cette mésaventure. « C’était comme un mauvais film ou un mauvais jeu vidéo. » Son compagnon a repris le travail ce mardi matin. Mais lorsqu’il a quitté sa maison, il a commencé par regarder dehors pour voir s’il y avait quelqu’un là-bas. « Nous n’avons rien fait qui mérite d’être « playmobils » dans le jardin », ironise ce chauffeur routier de 50 ans.
Le procureur de la République d’Evreux, Rémi Coutin, affirme avoir « Désolé ». Il confirme qu’il y a eu une erreur de la part des policiers dans le cadre du dossier Lafarge, « en raison d’un changement d’adresse de la personne que la police cherchait à arrêter dans cette ville ». Le couple a contacté un avocat et envisage d’intenter une action en justice pour obtenir réparation.