La boxeuse algérienne médaillée d’or Imane Khelif porte plainte contre Elon Musk et JK Rowling pour cyberharcèlement aggravé

L’enquête a été ouverte mardi par le Centre national de lutte contre la haine en ligne pour « cyberharcèlement en raison du sexe, injure publique en raison du sexe, provocation publique à la discrimination et injure publique en raison de l’origine », a indiqué mercredi le parquet de Paris.

Les enquêtes ont été confiées à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine.

« Alors qu’elle vient de remporter une médaille d’or aux JO de Paris 2024, la boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat : celui de la justice, de la dignité et de l’honneur », a écrit samedi dans un communiqué son avocat Nabil Boudi, annonçant avoir déposé plainte la veille.

« L’enquête criminelle déterminera qui a initié cette campagne misogyne, raciste et sexiste, mais devra également se concentrer sur ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique », a ajouté l’avocat.

Selon le magazine américain Variety, le milliardaire Elon Musk, propriétaire du réseau social X, et l’auteur de la saga Harry Potter, J.K. Rowling, connue pour ses positions controversées, sont cités dans la plainte.

Selon l’avocat, « le harcèlement injuste subi par le champion de boxe restera la plus grande tache de ces Jeux Olympiques ».

« Une femme comme les autres »

Imane Khelif, 25 ans, avait remporté la finale des -66 kg le 9 août. Aux Jeux de Tokyo, à l’été 2021, sa participation n’avait suscité aucune polémique.

La polémique sur son sexe, menée par les milieux conservateurs, trouve son origine dans son exclusion, comme la Taïwanaise Lin Yu-ting, des championnats du monde de New Delhi en mars 2023.

Selon la Fédération internationale de boxe (IBA), Imane Khelif aurait échoué à un test destiné à établir son sexe. Non reconnu par le monde olympique, l’IBA a refusé de préciser quel type de test avait été effectué.

Le Comité international olympique avait décidé qu’elle pourrait participer aux Jeux dans le tournoi féminin.

Après que son adversaire du premier round, l’Italienne Angela Carini, a abandonné leur combat dès la première minute, la boxeuse algérienne a été victime d’une campagne de haine et de désinformation sur les réseaux sociaux, empreinte de racisme. Elle a notamment été présentée comme un « homme qui combat des femmes ».

« Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi », a déclaré Imane Khelif aux médias après sa victoire. « J’ai fait l’objet d’attaques et d’une campagne féroce et c’est la meilleure réponse que je puisse donner. La réponse a toujours été sur le ring », a-t-elle ajouté.

« J’ai pleinement le droit de participer, je suis une femme comme les autres. Je suis née femme, j’ai vécu en tant que femme et j’ai concouru en tant que femme », a insisté la championne olympique.