« La bourse ou la vie, les études à tout prix » : les visages de la précarité étudiante

Pour Anoa, 20 ans, étudiante en première année de sciences politiques à Paris, le repas à 1 euro au Crous est parfois le seul de la journée. Son frigo ne contient qu’une pomme de terre de la veille et un oignon. Elle ne veut pas travailler pour se consacrer entièrement à ses études, quitte à se coucher parfois le ventre vide.

Théo a choisi l’inverse : pour manger à sa faim, il sèche certains cours à la faculté et tient une garderie dans une école. Avant l’attribution du logement social dans lequel il vit aujourd’hui, cet étudiant de troisième année dormait dans sa voiture. Son souci n’était ni les cours ni la nourriture, mais de trouver un parking où passer la nuit.

« Je l’appelle mon cercueil, je dors dedans »

Dawn a un endroit où vivre, un appartement de 9 mètres carrés au milieu des souris, au rez-de-chaussée d’un immeuble, dans une cave, juste à côté du local poubelle. Conçu pour optimiser l’espace, son appartement comprend une petite mezzanine. « Je l’appelle mon cercueil, je dors dedans »dit-elle amèrement.

Elle n’a ni chauffage ni évier, et fait sa vaisselle sous la douche. Selon une enquête menée par l’association d’aide alimentaire Linkee, les trois quarts des étudiants disposent de moins de 100 euros de « vivre ensemble » par mois pour se nourrir, se soigner, s’habiller et se former. 98 % d’entre eux sautent des repas ou ne mangent pas assez. Un documentaire édifiant sur la précarité étudiante en France. De quoi faire tourner l’estomac, même rassasié.

L’infrarouge, la bourse ou la vie, les études à tout prixFrance 2, 22h50, mercredi 4 septembre 2024.