La salle de contrôle d’Euronext, la société qui gère la Bourse de Paris (AFP/ERIC PIERMONT)
La Bourse de Paris est en forte baisse mercredi, les actifs bleu blanc rouge étant boudés par les investisseurs en raison de la crise politique que traverse la France, toujours dans le flou sur le budget de l’année 2025.
L’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, reculait de 73,76 points, soit 1,03%, à 7.121,67 points vers 9h50.
Mardi, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,87% à 7.194,51 points, au plus bas depuis le 7 août.
C’est surtout le marché obligataire qui retient l’attention, l’écart entre les taux d’emprunt à dix ans français (3,04% vers 9h50) et allemand (2,17%) ayant atteint son plus haut niveau depuis fin juillet 2012, signe d’une montée en puissance des investisseurs. craintes quant au vote du projet de budget et à l’avenir du gouvernement.
« Les risques restent importants à l’approche de la fin de l’année alors que le budget semble difficile à adopter et que le gouvernement Barnier pourrait tomber », commente Xavier Chapard, stratège chez LBP AM.
Le gouvernement de Michel Barnier veut réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, trajectoire approuvée mardi par Bruxelles.
Il envisage d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote les budgets de la Sécurité sociale et de l’Etat ainsi que l’exécution budgétaire pour 2024, mais le recours à cet article laissera la porte ouverte à une motion de censure de la gauche, que le parti d’extrême droite du Rassemblement national menace de soutenir.
Sept députés et sept sénateurs tenteront mercredi en commission paritaire de parvenir à un compromis sur le budget 2025 de la Sécurité sociale.
Autre facteur de tension, l’annonce vendredi de la notation de la France par l’agence S&P Global Ratings. Le marché s’attend à ce qu’elle « abaisse la perspective de la notation à négative comme les autres agences », poursuit M. Chapard.
En octobre, Moody’s et Fitch ont maintenu la note française avec une perspective négative.
Au-delà de la seule situation intérieure, « les marchés restent fortement guidés au quotidien par les attentes quant à ce que fera l’administration Trump à partir de janvier », poursuit le stratège.
« Le retour de la politique commerciale comme moyen de pression dans les négociations internationales renforce la surperformance des actifs américains par rapport à ceux du reste du monde, notamment ceux de l’Europe », a-t-il ajouté.
Par exemple, à Wall Street, le S&P 500 a clôturé mardi sur son cinquante-deuxième record de l’année (+0,57%). Le Nasdaq gagne 0,63% et le Dow Jones 0,28%. Depuis le 1er janvier, toutes ces places américaines affichent des gains compris entre 19 % et 27 %, tandis que le CAC 40 est en baisse de plus de 5 %.
Mercredi, les investisseurs se tourneront vers l’indice d’inflation PCE aux Etats-Unis pour le mois d’octobre, considéré comme une référence pour la banque centrale américaine (Fed).
Les investisseurs seront également attentifs à la publication aux Etats-Unis des « demandes hebdomadaires d’allocations de chômage, de la deuxième estimation du PIB du troisième trimestre et de la lecture préliminaire des commandes de biens durables pour le mois d’octobre », résume Jim Reid, de la Deutsche Bank. économiste.
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