La Bourse de Paris fait de son mieux en l’absence de Wall Street
On pourrait croire qu’en bourse, quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Mais c’est tout le contraire. En l’absence de cotation à Wall Street pour un jour férié aux Etats-Unis, les autres marchés financiers croupissent. A mi-séance, le Cac 40 français ne gagnait que 0,12% à 8.104,8 points, dans un volume d’affaires de seulement 360 millions d’euros, tandis que le Dax allemand grappillait 0,08%. Les marchés britanniques, comme les marchés américains, sont fermés ce lundi pour un long week-end.
Seule statistique à retenir du jour, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne s’est stabilisé en mai à 89,3 points. Les perspectives des entreprises ont augmenté pour le quatrième mois consécutif, alors que la confiance s’est accrue dans le rebond économique du pays pour le reste de l’année. » L’économie allemande devrait reprendre de la vigueur. La forte croissance des salaires devrait alimenter une reprise prudente de la consommation privée (…) Cependant, plusieurs facteurs cycliques sont susceptibles de ralentir l’activité : la hausse des prix du pétrole due aux conflits au Moyen-Orient, la multiplication des faillites et des restructurations d’entreprises alimentent le risque d’un affaiblissement du marché du travail. Outre les éventuels vents contraires cycliques, les faiblesses structurelles bien connues de l’Allemagne ne disparaîtront pas du jour au lendemain et limiteront le rythme de tout rebond. « , a commenté Carsten Brzeski, responsable de la macroéconomie chez ING.
La BCE restera restrictive au moins jusqu’en 2025
La Banque centrale européenne a clairement indiqué que, sauf cataclysme, elle réduirait ses taux d’intérêt la semaine prochaine. Les institutions suisses, suédoises, tchèques et hongroises ont déjà réduit les taux d’intérêt dans leurs pays cette année en réponse à la baisse de l’inflation. Cependant, parmi les grandes économies mondiales, la BCE devancera la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale américaine… après avoir été critiqué pour sa lenteur à resserrer sa politique face à la plus forte poussée de l’inflation il y a plus de deux ans.
Mais attention, pour son économiste en chef Philip Lane, la BCE doit maintenir ses taux directeurs en territoire restrictif cette année pour s’assurer que l’inflation continue de ralentir et ne reste pas bloquée au-dessus de l’objectif de la banque. » L’année prochaine, lorsque l’inflation se rapprochera visiblement de l’objectif, il faudra faire en sorte que les taux d’intérêt descendent à un niveau compatible avec cet objectif, ce qui fera l’objet d’un autre débat. », a-t-il déclaré au Financial Times. L’inflation dans la zone euro est passée de plus de 10 % à son pic de 2022 à 2,4 % en avril, un plus bas depuis près de trois ans, mais le marché s’attend à ce qu’elle remonte à 2,5 % lorsque les données de mai seront publiées vendredi.
Le PCE dans le collimateur
L’inflation sera aussi le maître mot aux Etats-Unis en fin de semaine avec les statistiques des revenus et dépenses des ménages, accompagnées de l’indice des prix « PCE », crucial pour la politique monétaire de la Réserve fédérale. Le président Jerome Powell et ses collègues ont souligné la nécessité d’obtenir davantage de preuves que l’inflation se dirige durablement vers l’objectif de 2 % avant de réduire les taux d’intérêt, après un ensemble de données économiques plus solides que prévu. « Le rapport de vendredi fournira probablement des signes encourageants indiquant que le processus désinflationniste ne s’est pas complètement arrêté. Alors que la croissance des revenus ralentit dans un marché du travail en perte de vitesse, les consommateurs sévissent progressivement, ce qui devrait entraîner une poussée désinflationniste continue jusqu’à la fin de l’année. Toutefois, l’inflation ne s’atténuera probablement que très progressivement », argumentent les économistes de Bloomberg Research.
Du côté des affaires, l’équipementier ferroviaire Alstom, en hausse de 4,2%, a annoncé le lancement d’une augmentation de capital d’environ 1 milliard d’euros, conformément à son plan de désendettement. Verallia gagne 2,4% suite au passage de Grupo Santander de « neutre » à « surperformant »