La Bourse de Paris en baisse, toujours vigilante sur la situation politique
La Bourse de Paris reculait mercredi, après deux séances en hausse et une dernière semaine sous haute tension, surveillant toujours de près la campagne des élections législatives anticipées.
L’indice phare CAC 40 lâche 0,77% à 7.570,20 points au terme d’une séance calme, en l’absence du marché américain fermé pour un jour férié. Sur la semaine, l’indice parisien reste en hausse de 0,89% après avoir perdu plus de 6% la semaine dernière.
« On attend toujours les élections »résume Philippe Cohen, manager chez Kiplink Finance.
« Pour le moment, nous avons la méfiance des investisseurs », « quel que soit le secteur »il a ajouté, et ceci « en attendant d’avoir les grandes lignes de la nouvelle Assemblée Nationale ».
Les investisseurs n’avaient pas beaucoup d’indicateurs à analyser. Fait marquant de la journée, l’inflation britannique a ralenti à 2% sur un an en mai, atteignant ainsi l’objectif de la Banque d’Angleterre. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes.
La Commission européenne a ouvert mercredi la voie à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l’UE, dont la France, où les promesses de dépenses se multiplient à dix jours des élections législatives, et l’Italie.
Le nouveau « ce n’est pas une surprise » pour les marchés, soulignent les analystes de LBPAM.
A Bruxelles, nous avons refusé de faire tout commentaire sur la situation politique française. Le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni, a déclaré qu’il « très confiant » à pouvoir négocier avec les pays en procédure « une voie d’ajustement ». « Il ne faut absolument pas dramatiser cela »il a souligné.
Sur le marché obligataire, la situation continue de s’apaiser. L’écart entre le taux d’intérêt français pour l’emprunt à 10 ans (3,19%) et celui allemand (2,40%) s’est légèrement creusé par rapport à mardi, mais reste un peu inférieur à celui de vendredi.
« Pour l’instant ça s’est stabilisé mais ça n’est pas revenu aux niveaux précédents » aux élections européennes, a relevé M. Cohen.
TotalEnergies : un « part en or » pour l’Etat ?
La commission d’enquête sénatoriale consacrée à TotalEnergies (-0,47%) et à l’action climatique recommande à l’Etat de procéder à une « action spécifique » au capital du groupe pour disposer d’un « droit de regard »et s’arrête » dès que possible « importations de GNL russe, selon son rapport présenté mercredi.
La commission d’enquête justifie cette proposition au vu de « l’évolution des menaces pesant sur la souveraineté énergétique de la France et de l’Europe, l’évolution de l’actionnariat de TotalEnergies »très concentré sur les États-Unis, « et la nécessité d’accompagner une major européenne dans ses efforts de transition énergétique ».