La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,56% vendredi, déçue par des indicateurs d’activité PMI inférieurs aux attentes en zone euro et restant toujours dans l’ombre des élections législatives anticipées en France.
L’indice phare CAC 40 a chuté de 42,77 à 7.628,57 points. Sur la semaine, il a avancé de 1,67%, sans loin de compenser sa baisse de plus de 6% la semaine dernière.
Depuis le 1er janvier, la note parisienne n’est que légèrement dans le vert (+1,13%).
La séance a été dominée par les indicateurs PMI de juin en France et dans la zone euro.
En France, l’activité a reculé pour le deuxième mois consécutif tant dans les services que dans l’industrie, et dans une mesure plus importante que prévu par les analystes.
Des chiffres également décevants pour la zone euro, même si l’activité a augmenté, grâce au secteur des services.
« Les données économiques mondiales publiées cette semaine dressent un tableau mitigé et incertain des progrès de la reprise »souligne Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.
Pas de quoi faire oublier aux investisseurs les incertitudes qui règnent en France à un peu plus d’une semaine du premier tour des élections législatives anticipées, déclenchées par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes.
Sur le marché obligataire, l’écart entre le taux allemand et le taux français, qui illustre la confiance des investisseurs dans la France, s’est creusé. Le taux français à 10 ans, maturité de référence, a légèrement augmenté à 3,2066% quand le taux allemand est descendu à 2,4078%.
Il s’agit du plus grand écart de réduction depuis 2012, selon Bloomberg, sans toutefois dépasser les niveaux atteints lors de la séance du vendredi 14 juin et du lundi 17 juin.
« Nous sommes dans une position d’attente, voire de retenue »souligne Weill-Alliel, gérant d’Uzès Gestion. « Les entreprises peuvent se dire qu’elles préfèrent attendre plutôt que passer commande. La France devient moins attractive »elle explique.
L’attente est également favorisée alors que la fin du premier semestre se profile et que les investisseurs attendent avec impatience les publications des résultats.
La semaine prochaine compte peu d’indicateurs avancés, et il faudra attendre vendredi pour voir les premières données d’inflation en France.
Renault sanctionné
A Paris, l’action du constructeur automobile a enregistré la deuxième pire performance du CAC 40 (-2,99% à 48,66 euros) après l’annonce par la Répression des fraudes (DGCCRF) d’une sanction contre Renault de 2 millions d’euros d’amende pour retard de paiement à ses fournisseurs.
Egalement sanctionné, d’une amende de 1,5 million d’euros, ArcelorMittal recule de 1,88% à 31,97 euros.
STMicroelectronics relance les rachats d’actions
L’action du fabricant franco-italien de puces électroniques STMicroelectronics perd 1,07% à 38,02 euros, après l’annonce dans la matinée de la finalisation de ses programmes de rachat d’actions initiés en 2021 et du lancement d’un nouveau plan de rachat d’actions de 1,1 milliard de dollars sur 3 ans en 2024.
Sur la semaine, l’entreprise réalise la deuxième pire performance du CAC 40 (-3,53%), derrière Carrefour (-4,41% à 13,77 euros), pointé du doigt pour ses pratiques avec ses franchises.
Atos tranché
Le titre Atos a chuté de 32,56% à 1,17 euro vendredi, même s’il est resté en hausse de plus de 30% sur la semaine.
La valeur, qui a plongé de 83% depuis le début de l’année, est particulièrement volatile, avec une succession de séances de fortes hausses ou baisses. Vendredi, le groupe informatique a annoncé un accord définitif avec les banques et les créanciers pour un financement intérimaire de 450 millions d’euros.