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La Bourse de Paris chute de près de 2%, à son plus bas niveau depuis quatre mois

La Bourse de Paris a chuté de 1,99% jeudi, pénalisée par un mouvement vendeur généralisé des valeurs européennes, dans un contexte d’incertitudes politiques en France, deuxième économie de la zone euro.

L’indice phare CAC 40 a perdu 156,68 points à 7.708,02 points, tombant à son plus bas depuis le 14 février. Mercredi, l’indice a rebondi de 0,97%, porté par un ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis selon l’indice des prix à la consommation.

Après une ouverture en légère baisse, la note parisienne s’est enfoncée encore un peu plus dans le rouge tout au long de la séance, si bien que le CAC 40 affiche désormais un repli de 3,67% depuis le début de la semaine et l’annonce surprise de la dissolution de l’Union Nationale. Assemblée.

Pour Yann Azuelos, gérant de portefeuille chez Mirabaud, la forte baisse de la journée est imputable aux opérations de « vente au panier » portefeuilles gérés par des machines automatisées.

Il explique à l’AFP que « seuils techniques » ont été atteints et « déclenché » premières opérations de vente, ramenant les prix à de nouveaux seuils, qui déclenchent de nouvelles ventes, etc.

Au sein du CAC 40, à l’exception d’Hermès, toutes les entreprises ont vu leurs actions perdre de la valeur jeudi, et plus des deux tiers ont perdu plus de 1,5%. Et au sein du SBF 120, seules Hermès et Bolloré SE affichent de maigres progressions.

Ce mouvement de « vente massive » arrive dans un contexte politique très incertain, ajoute Yann Azuelos, en référence à l’organisation en France d’élections législatives anticipées qui ébranlent la majorité du président Emmanuel Macron et pourraient conduire à l’arrivée au gouvernement du parti d’extrême droite Rassemblement national.

Le Premier ministre Gabriel Attal a lancé jeudi la campagne de la majorité présidentielle, alors que les négociations semblent sur le point d’aboutir entre les différentes formations de gauche du nouveau Front populaire. A droite, des divisions éclatent autour d’un projet d’alliance avec le Rassemblement national.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des emprunts de l’Etat français restent sous pression: celui de la maturité dix ans est monté à 3,16%, contre 3,14% mercredi, après un pic à près de 3,20% en séance.

Et l’écart avec son équivalent allemand, en légère baisse jeudi, s’est creusé, atteignant 0,69 point de pourcentage vers 16h30, un record depuis 2017, année où les marchés redoutaient un duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen au second semestre. tour de l’élection présidentielle.

Pour Eric Bertrand, directeur général adjoint du gestionnaire d’actifs Ofi Invest, un écart entre les taux français et les taux allemands « autour de 0,6 point, il n’y a pas encore de panique à bord ».

En termes d’actualité macroéconomique, les marchés ont reçu un nouveau signal de ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis avec une baisse surprise des prix de gros en mai.

Mercredi, la publication d’un ralentissement de l’indice des prix à la consommation en mai aux Etats-Unis avait déjà contribué à « valider le scénario d’érosion de l’inflation »souligne Arnaud-Guilhem Lamy, responsable des stratégies obligataires européennes chez BNP Paribas AM.

Quant à la Réserve fédérale américaine (Fed), elle a annoncé mercredi qu’elle maintiendrait ses taux directeurs, mais les membres de son comité de politique monétaire anticipent « en moyenne une baisse des taux » cette année, rappelle M. Lamy, soit «moins que ce que prévoyaient les marchés».

Automobiles et spiritueux pénalisés

Le secteur automobile européen a été pénalisé jeudi après que Bruxelles a annoncé la veille jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois dans l’UE.

Renault abandonne 2,26% à 49,63 euros, Stellantis 2,69% à 19,68 euros, OPmobility (ex-Plastic Omnium) 4,76% à 10,20 euros, Valeo 4,09% à 10,31 euros et Forvia 5,75% à 12,63 euros.

Les investisseurs craignent également des mesures de rétorsion de la part de la Chine, qui pourraient notamment affecter le secteur des spiritueux. Rémy Cointreau reculait de 6,02% à 80,35 euros et Pernod Ricard de 0,93% à 132,60 euros.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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