La Bourse de Paris affiche un gain de plus de 2% sur la semaine, rassurée par la santé de l’économie américaine

Les traders boursiers vont pouvoir attendre un peu plus sereinement le grand rendez-vous de l’été à Jackson Hole. Cette semaine, ils ont pu se rassurer avec des données favorables concernant l’économie américaine. Prix à la production et à la consommation, ventes au détail, inscriptions hebdomadaires au chômage… Toutes les statistiques ont montré la solidité de l’activité outre-Atlantique, alors qu’au début du mois, les mauvais chiffres du marché du travail pour juillet avaient vite alimenté les craintes d’un « hard landing », ou atterrissage brutal, qui pourrait rapidement plonger le pays dans la récession. Certains ont même considéré que la seule bouée de sauvetage pour éviter un tel écueil serait de voir la Fed agir dans l’urgence en abaissant ses taux directeurs avant la prochaine réunion des 17 et 18 septembre.

Ces inquiétudes sont désormais dissipées. Au vu d’une inflation qui continue de décélérer, certes lentement, d’une consommation qui reste toujours aussi forte (les derniers chiffres trimestriels publiés par le numéro un de la distribution Walmart en sont une nouvelle preuve) et de demandes d’allocations chômage légèrement inférieures aux attentes, le scénario d’un premier pivot monétaire de la Fed de 25 points de base à la rentrée a largement repris le dessus. L’outil Fedwatch développé par CME Group à partir des contrats à terme sur les fonds fédéraux lui donne une probabilité de 72,5%, contre 27,5% pour un assouplissement de 50 points de base.

Meilleure semaine depuis début juillet

Le CAC 40 a terminé cette semaine en roue libre, en hausse de 0,35%, à 7.449,70 points, dans un volume d’échanges de 2,5 milliards d’euros. Sur les cinq jours, l’indice a gagné 2,48%, sa meilleure performance depuis début juillet, tout en affichant, au passage, quatre séances de hausse sur cinq.

Ce scénario d’atterrissage en douceur pourrait ne pas tenir, prévient Sotirios Nakos, gestionnaire de portefeuille multi-actifs chez Aviva Investors, qui voit les marchés continuer à osciller à chaque nouvelle statistique. Le marché s’est précipité pour intégrer des données assez négatives et maintenant ce que nous voyons est principalement le contraire (…) Je ne pense pas que beaucoup de liquidités aient été injectées dans ce rebond  » a-t-il déclaré, notant que les conditions de marché estivales en août ont probablement exacerbé ces mouvements.

Le nombre total de mises en chantier aux Etats-Unis a reculé de 6,8% pour atteindre un rythme annualisé au plus bas depuis 2020 à 1,24 million le mois dernier, contre 1,33 million attendu. Le nombre de permis de construire délivrés, à 1,4 million, a reculé de 4%, soit deux points de moins que prévu. Cela a un peu pesé sur la tendance en milieu d’après-midi. A 16h, l’indice de confiance des consommateurs tel que calculé par l’université du Michigan a été publié. Une statistique qui vaut surtout pour sa composante des anticipations d’inflation à un an. Il a un peu déçu sans affoler les investisseurs, stable à 2,9% sur un an alors que le consensus espérait un léger repli à 2,8%.

Bayer s’envole pour Francfort

 » Les données publiées cette semaine ont trouvé le bon équilibre : ni trop chaudes, ni trop froides.  » écrit Mark Haefele, responsable des investissements pour la gestion de patrimoine mondiale chez UBS. Cela devrait contribuer à apaiser les craintes d’une récession imminente ou d’une inflation persistante qui pourraient entraver la Réserve fédérale si des baisses rapides des taux sont nécessaires pour soutenir la croissance. »

Rien de particulier à signaler vendredi sur le front des affaires, du moins en France. A la Bourse de Francfort, Bayer grimpait de 11%, en tête du Stoxx 600, après avoir remporté une victoire judiciaire en appel aux Etats-Unis concernant son désherbant Roundup, dont un ancien utilisateur, atteint d’un lymphome non hodgkinien, affirmait qu’un avertissement sur les risques potentiels de cancer aurait dû être apposé sur le produit.