Les nouvelles les plus importantes de la journée

La boulangerie de Nicolas et Chantal risque de fermer ses portes : un client décide d’intervenir

La boulangerie de Nicolas et Chantal risque de fermer ses portes : un client décide d’intervenir

Voir mon actualité

Boulanger depuis presque 25 ansNicolas Geray a réalisé son rêve professionnel en ouvrant, avec son épouse Chantal, sa propre boulangerie à Lézignan-Corbières (Aude) en octobre 2014.

Moins que dix ans plus tard, l’avenir devint soudain plus sombre. Le couple peine désormais à ne pas se séparer définitivement. UN cagnotte en ligne a même été lancé par un client.


Un métier de passion

Né dans une commune située en Ardèche, Nicolas Geray a toujours eu envie de faire la boulangerie, son travail. Il obtient brillamment ses diplômes à Bourgoin-Jallieu (Isère). C’est au début des années 2000 qu’il décide de s’installer en Occitanie. Et plus précisément à Lézignan-Corbières.

« J’ai tout de suite adoré cette belle ville à l’époque. Cela m’a tout de suite fait penser au village de mon enfance, Ardèche. C’était à taille humaine, sans risque, agréable », se souvient Nicolas Geray.

Pendant 10 ans, il a travaillé dans les rayons boulangerie de plusieurs hypermarchés à proximité.

Un matin, j’en ai eu marre. Je n’avais plus envie de faire mon pain moi-même… avec de la farine industrielle à 20 centimes d’euro le kilo. J’ai décidé de créer ma propre entreprise !

Nicolas Gerayboulanger

« J’ai même été chef de rayon pendant 16 mois, dans une boulangerie du Carrefour Narbonne », se souvient-il fièrement encore aujourd’hui, 20 ans plus tard. Sa femme fait des petits boulots.

Son « propre projet »

Quelques mois plus tard, il démissionne. Ça sature. « Faire du pain sans qualité, sans envie, je n’en avais vraiment plus envie. Je passais mes journées à réfléchir plus au chiffre d’affaires hebdomadaire et du pourcentage de produits vendus ainsi que de la qualité du pain produit, j’en avais franchement marre. Je voulais lancer mon propre projet avec ma femme et personne d’autre.

Vidéos : actuellement sur Actu

C’est le début de son activité. Nous sommes en août 2014. Le couple a décidé de franchir le pas. LE jeudi 18 décembre 2014, la boutique « Au Bon Pain » ouvre ses portes. Le couple Geray y parvient.

Les débuts sont très prometteurs. Les clients affluent. Nicolas Geray se charge seul de fabriquer tout le pain. Les habitants du quartier sont ravis. Le magasin a vite apprécié très bonne réputation.

Un covid qui change tout

Après quelques années, l’entreprise a commencé engager. « Nous avions plusieurs salariés, sur des durées de contrat plus ou moins longues. Les riverains parlaient de notre magasin à leurs amis, etc. Les salariés des commerces voisins nous passaient des commandes de pâtisseries », se souvient Chantal Geray.

Comme aime à le dire Nicolas Geray, « jusqu’ici tout va bien, Jusqu’ici, tout va bien », en référence au film français « La Haine » de Matthieu Kassovitz.

Du jour au lendemain, la situation a complètement changé. Après le Covid, les gens ont changé leurs habitudes. Certains de nos clients ont disparu du jour au lendemain. La grande distribution a lancé le « Click & collect ». Tout cela nous a fait très très mal !

Nicolas Gérayboulanger

Zones industrielles

La suite s’avère bien plus compliquée. « Nous sommes des gens honnêtes. Nous n’avons jamais triché. On ne triche pas», assure sa femme. Les complications viennent du monde extérieur.  » Dans 18 moisau moins 20 magasins ont fermé en centre-ville et particulièrement dans notre quartier», explique le gérant.

Le couple ne voit qu’une seule explication à cet exode : deux zones industrielles en pleine croissance qui ont ouvert leurs portes en périphérie.

« Il y avait des banques et des agences immobilières, un magasin spécialisé dans les vélos, deux artisans indépendants, etc. Plusieurs ont fermé définitivement. Les autres y sont tous allés (dans les deux zones industrielles, Note de l’éditeur). Dans notre cas, nous savons qu’il sera soit ici, soit définitivement fermé. Nous nous n’irons pas dans ces régions », assure d’une seule voix le couple Geray.

Une cagnotte en dernier recours

Pour éviter d’être le prochain magasin à fermer ses portesles gérants ont eu l’heureuse surprise d’apprendre qu’un de leurs fidèles clients avait mis en ligne une cagnotte en ligne.

« Je l’ai fait spontanément, sans leur demander leur avis. Ils sont courageux, honnête, disposé. Je veux que ça les aide à traverser ça période délicate et pouvoir continuer à accueillir leurs clients au quotidien, toujours avec le sourire », explique Sylvie, contactée par Actu.fr.

Rien n’obligeait le retraité à monter cette cagnotte. Il aura fallu quelques jours aux époux Géray pour en apprendre l’existence.

«Nous n’avons rien à voir avec cette démarche», assure Nicolas Géray. « La spontanéité de son geste nous a bouleversés. Nous n’avions pas du tout pensé à faire quelque chose comme ça. On ne remerciera jamais assez Sylvie pour son approche humaniste pour nous aider à survivre », conclut sa femme, émue.

Aujourd’hui, c’est leur dernier espoir pour pouvoir continuer à travailler. Dépêche-toi. 7 000 euros leur sont demandées avant le lundi prochain 3 juin.

Boulangerie « Au Bon Pain », 55 avenue Wilson à Lézignan-Corbières (Aude). Tél : 04 68 58 32 63. Plus d’informations sur Facebook. La cagnotte en ligne peut être trouvée ici.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

Quitter la version mobile