La BNP définitivement condamnée à rembourser une victime
La quasi-totalité des clients des banques sont confrontés à des tentatives de fraude : la Cour de cassation a donc tenu à informer le grand public, mercredi 23 octobre, par un communiqué, que « Quiconque se laisse tromper au téléphone par un faux conseiller bancaire ne peut être accusé de négligence grave ». Et qu’il a « le droit de se faire rembourser par sa banque en cas de virements frauduleux ».
Ce communiqué accompagne un arrêt (H23-16.267) qui approuve une décision, favorable à un client, Monsieur la Cour d’Appel de Versailles.
Le numéro d’appel qui apparaissait sur le téléphone du client était celui de son conseiller BNP. Elle lui a assuré qu’il avait été victime d’une attaque de hacker et que, pour la déjouer, il fallait supprimer les bénéficiaires du transfert puis les recréer. Le client a suivi ses instructions et a envoyé 54 500 euros sur le compte des fraudeurs.
La BNP a refusé de le rembourser, l’accusant de négligence grave. La Cour de cassation rappelle que « il appartient à la banque d’apporter la preuve que son client a commis une négligence grave ». Ce qu’elle n’a pas fait dans ce cas précis. Compte tenu des manœuvres auxquelles a eu recours le faux conseiller, « M. La négligence grave de X n’a pas été caractérisée. ».
Une campagne de sensibilisation
En diffusant largement son arrêt, la Cour de cassation entend également faire comprendre aux banques qu’elles doivent mettre en place des systèmes qui permettront de prévenir la fraude. Cela a déjà été le cas, le 30 août 2023 (22-11.707), lorsqu’elle a jugé que le Crédit Agricole ne pouvait invoquer la négligence de son client, alors même qu’il n’avait pas mis en place une authentification forte. , au 27 janvier 2020.
Cette décision signifie-t-elle que toutes les victimes d’usurpation d’identité seront désormais remboursées ? Ce n’est pas sûr, selon certains juristes, puisque cette affaire remonte au 3 juin 2019, et concerne l’une des premières victimes. Les banques auraient pu trouver une solution en prévenant leurs clients que « jamais » un conseiller ne les appellerait pour leur demander leur code secret.
Début juin, le ministère de l’Économie, la Banque de France, la Fédération bancaire française et l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement ont lancé une campagne de sensibilisation en ce sens.
L’Observatoire a également indiqué, dans son rapport annuel du 10 septembre, avoir commis une fraude auprès d’un faux conseiller bancaire. « un domaine de travail prioritaire » : Depuis un an, les fraudeurs ne peuvent plus usurper l’identifiant alphanumérique des services publics ou des entreprises privées pour envoyer des SMS.
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