La Belgique dans l’inconnu avec sa génération dorée sur le déclin
Moins sûrs de leur solidité que lors des compétitions précédentes, les Diables Rouges débutent leur Euro ce lundi contre la Slovaquie (18h00).
Cela faisait longtemps que les Belges ne débutaient pas une grande compétition sans figurer parmi les favoris. Il faut sans doute remonter à la Coupe du monde 2014 au Brésil, qui avait marqué le grand retour des Diables Rouges sur la scène internationale et l’avènement de Hazard, De Bruyne, Courtois, Lukaku et autres Witsels.
Une génération dorée comme le plat pays n’en saura sans doute pas plus, et dont l’apogée restera la troisième place au Mondial russe en 2018. Quand viendra l’heure d’entrer en compétition ce lundi à l’Euro 2024 contre la Slovaquie (18h00) , il ne reste que des miettes. En reconstruction après dix ans sans le trophée majeur dont elle rêvait, la Belgique est plus que jamais dans l’inconnu.
Profitons de notre position d’étrangers. A chaque fois, nous disions « nous serons en finale » et nous ne l’avons jamais fait. Ce sera difficile mais ils peuvent le faire.
Thorgan Danger
Thorgan Hazard, frère d’Eden et forfait pour la compétition, veut néanmoins croire que «il y a un moyen de faire quelque chose« . Lui qui a été de toutes les dernières campagnes estime que la sélection peut bénéficier de son changement de statut. « Profitons de notre position d’étrangers. A chaque fois, nous disions « nous serons en finale » et nous ne l’avons jamais fait. Ce sera difficile mais ils peuvent le faire», affirme-t-il dans les colonnes du quotidien belge DH Les Sports+.
Journaliste à Sudinfo et Le Soir, Jonas Bernard est moins optimiste. « Je ne les vois pas passer les quartsestime ce spécialiste des Diables Rouges au Figaro. Ils ont vraiment reculé d’un niveau par rapport aux meilleures nations. Même si tout est possible dans un match, les gens ont pris leur décision. Il y a peu d’enthousiasme.»
Premier vrai test pour Tedesco
L’équipe n’a pourtant plus perdu depuis le fiasco de la dernière Coupe du monde au Qatar, où elle avait été éliminée en phase de groupes. Nommé sur le banc à la place de Roberto Martinez, Domenico Todesco termine en tête de son groupe de qualification et obtient une victoire référence contre l’Allemagne en mars 2023. Mais ce n’était qu’un match amical et l’Euro sera comme ça ».le premier vrai test» pour l’entraîneur italo-allemand de 38 ans.
Et il a décidé de se passer de l’incontournable Thibaut Courtois, 32 ans et 102 sélections, après une dispute sur le capitanat. « Un énorme gâchis pour des choses enfantines», peste Jonas Bernard. De quoi affaiblir encore davantage une défense qui apparaissait déjà comme le point faible des Diables Rouges.
D’autres grands noms de la génération dorée sont cependant au rendez-vous, parmi lesquels Yannick Carrasco (74 sélections), Axel Witsel (132 sélections), Jan Vertonghen (154 sélections), Romelu Lukaku (115 sélections) et surtout Kevin De Bruyne (101 sélections). . ). Le maître à jouer de Manchester Cityà un niveau incroyable depuis le début de l’année» selon Jonas Bernard : «Il arrive à l’Euro avec une grande fraîcheur physique et une attitude très positive. Autour de lui, il y a plein de jeunes joueurs qui veulent juste jouer à son niveau..»
A l’époque, on avait des joueurs à tous les postes qui jouaient dans de grands clubs. Ce n’est plus le cas.
Jonas Bernard, journaliste à Sudinfo et Le Soir.
Ces jeunes s’appellent Loïs Openda, Dodi Lukebakio, Amadou Onana, Orel Mangala, Zeno Debast ou encore Johan Bakayoko. S’il y reconnaît « des joueurs de qualité alors qu’on ne nous prédisait rien», Jonas Bernard affirme que «cette génération souffre de la comparaison avec la précédente« . « A l’époque, on avait des joueurs à tous les postes qui jouaient dans de grands clubs. Ce n’est plus le cas« , Il regrette. Un cas est à part. Celle de Jérémy Doku, l’ailier supersonique de Manchester City, »un talent exceptionnel qui fait lever les foules en Belgique« .
Avec ce genre de profil en attaque, la Belgique a su se montrer très efficace en contre depuis le début du mandat de Tedesco. Réorganisée en un 4-2-3-1 plus classique, l’équipe accepte volontiers de souffrir et de se voir dépossédée du ballon. Une approche plus prudente que celle adoptée par d’illustres prédécesseurs. Plus modeste.