Près de 148,5 kilomètres de boue, de pavés et de flaques d’eau… pour une finale sur piste, sur le vélodrome de Roubaix. Le cocktail explosif des « durs » a encore frappé samedi 6 avril. Tombée sur le Tour des Flandres, la championne du monde Lotte Kopecky (SD Worx-Protime) est arrivée avec revanche après avoir terminé 5e Place du Ronde il y a une semaine. La Belge a réglé ses comptes samedi 6 avril en remportant sa première victoire sur le monument flandrien.
Le pistard devance d’un souffle l’Italienne Elisa Balsamo (Lidl-Trek) et le Britannique Pfeiffer Georgi (DSM-Firmenich PostNL). Manquant de jambes lors de la course finale, l’octuple championne du monde de cyclo-cross Marianne Vos (Visma-Lease a Bike) a échoué au pied du podium.
Deuxième du Tour de France l’an dernier et championne du monde sur route à Glasgow, la Flamande de 28 ans rêvait d’ajouter à son palmarès la « Reine des Classiques », qui lui avait toujours échappé ces dernières années. « C’est monumental ! C’était mon objectif de la saison, » a déclaré la Belge, le visage taché de poussière, quelques minutes après son arrivée. Mes coéquipiers m’ont donné beaucoup d’amour ces derniers jours et j’ai cru en moi. Je savais que je pouvais gagner cette course. (…) Une arrivée au sprint est toujours très nerveuse. Je savais qu’il y avait deux sprinteuses très rapides dans le groupe, avec Marianne Vos et Elisa Balsamo, et j’étais enfermée… Je me suis dit qu’il fallait que je démarre mon sprint, même de loin, et que j’y vais. »
Une arrivée au sprint
Si, en 2023, la Canadienne Alison Jackson s’est imposée à la surprise générale après une longue échappée solitaire, cette fois les favorites ont retenu la leçon. Kopecky s’est montrée en tête du peloton dès le premier secteur pavé, tout comme Balsamo, victorieux en 2022. Imposant un rythme d’enfer, les favoris ont imposé un premier écrémage à mi-course, alors que les problèmes mécaniques se multipliaient.
La championne du monde a ensuite façonné la course comme elle l’entendait, au rythme de ses accélérations fulgurantes. C’est elle qui a pris la tête de la course à 97 anse km, avec Marianne Vos, Pfeiffer Georgi et Christina Schweinberger (Fenix-Deceuninck). Elle encore qui fut à l’origine de la création d’un groupe de tête composé d’une vingtaine de coureurs à la sortie du 10e zone pavée.
La Belge a ensuite tenté de faire la différence sur les pavés, sans parvenir à ses fins. Comme lors des éditions précédentes, les coureurs ont remporté les 17 derniers secteurs pavés (sur 29) de la course masculine, notamment Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre. La mythique tranchée d’Arenberg n’était toujours pas au programme, jugée trop proche du départ par les organisateurs.
La finale s’est donc finalement résumée à un sprint entre six coureuses : les Néerlandaises Ellen van Dijk (Lidl-Trek), Amber Kraak (FDJ-Suez) et Marianne Vos, Lotte Kopecky, Pfeiffer Georgi et Elisa Balsamo.
Partie derrière Vos et Balsamo, la championne du monde multiple piste a réussi à rattraper tout le monde de l’extérieur pour remporter sa première victoire à Roubaix. Elle a une roue d’avance sur l’Italienne : « J’ai fait un bon sprint, surtout après une course aussi dure que ça, mais Lotte était plus forte », reconnut Balsamo. Meilleure Française, Victoire Berteau (Cofidis) a franchi la ligne en 8e position. Elle devance une autre Tricolore, Marie Le Net (FDJ-Suez).
