La BCE réduit ses taux d’intérêt pour la première fois depuis 2019 – POLITICO
En tant que telle, la baisse des taux – largement attendue depuis trois mois – n’apportera probablement qu’un soulagement limité aux gouvernements, aux entreprises et aux consommateurs.
« Depuis la réunion du Conseil des gouverneurs de septembre 2023, l’inflation a chuté de plus de 2,5 points de pourcentage et les perspectives d’inflation se sont nettement améliorées », a indiqué la BCE dans un communiqué. « Il est désormais approprié de modérer le degré de restriction de la politique monétaire après neuf mois de maintien des taux stables. »
« Dans le même temps », prévient-il, « malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions intérieures sur les prix restent fortes alors que la croissance des salaires est élevée, et l’inflation devrait rester supérieure à l’objectif jusqu’à l’année prochaine. »
La Banque s’est dite « déterminée » à ramener l’inflation à son objectif à moyen terme de 2 % « en temps opportun », mais a souligné que « le Conseil des gouverneurs ne s’engage pas au préalable sur une trajectoire de taux particulière ».
Le cycle de resserrement le plus agressif de la BCE depuis le lancement de la monnaie unique il y a 25 ans a contribué à faire baisser l’inflation d’un pic supérieur à 10 % en 2022 à moins de 3 % en mai. Toutefois, les progrès ont stagné ces derniers temps, l’inflation globale et la croissance des salaires s’accélérant plus que prévu.
Cela soulève des questions quant à la rapidité et à l’ampleur avec laquelle la Banque pourra assouplir sa politique plus tard cette année. Les marchés financiers, qui s’attendaient au début de l’année à six baisses de taux, n’en attendent même plus trois.
Les nouvelles prévisions de la BCE reflètent des pressions sur les prix plus fortes que prévu à court terme, mais continuent de montrer que l’inflation se stabilisera en dessous de 2% à moyen terme.
L’inflation devrait désormais atteindre en moyenne 2,5 pour cent en 2024 et 2,2 pour cent en 2025, contre des prévisions de 2,3 pour cent et 2,0 pour cent, respectivement, en mars. La projection pour 2026 est restée inchangée à 1,9 pour cent.
Les services du conseil se sont également montrés plus optimistes quant aux perspectives de croissance à court terme, relevant les prévisions pour cette année à 0,9% contre 0,6% lors de la série de prévisions de mars. Mais il a réduit sa prévision pour 2025 de 1,5 pour cent à 1,4 pour cent et a laissé sa prévision pour 2026 inchangée à 1,6 pour cent.
Les marchés financiers ont réagi avec une certaine déception à cette nouvelle, espérant avoir une indication plus claire que la décision d’aujourd’hui représenterait la première d’une série de baisses de taux. Les rendements des obligations d’État dans la région ont augmenté d’environ 0,05 point de pourcentage, tandis que l’indice de référence STOXX 600 a chuté d’environ 0,5 pour cent, abandonnant la quasi-totalité des gains réalisés plus tôt dans la journée. L’euro a gagné environ un tiers de cent par rapport au dollar dans un premier temps pour s’établir à 1,0882 $ à 14h40 CET.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, s’adressera à la presse à 14h45 CET, où elle devra donner plus de détails sur la réflexion de la Banque pour les mois à venir.
(Cet article a été mis à jour)