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La BCE laisse ses taux inchangés mais n’exclut aucune option pour septembre

(Article publié le jeudi 18 juillet 2024 à 14h44, mis à jour à 16h09) C’était attendu. Ce jeudi, lors de sa réunion de juillet, la BCE a décidé de ne pas procéder à une nouvelle baisse des taux. Un statu quo, alors que l’institution monétaire les avait abaissés d’un quart de point début juin, une première en cinq ans.

Le taux de dépôt, qui est la référence, est ainsi maintenu à 3,75%, tandis que le taux de refinancement et le taux de la facilité de prêt marginal resteraient respectivement à 4,25% et 4,5%. Pour rappel, en juin, la BCE avait abaissé ses taux de 0,25 point de pourcentage, voulant envoyer le signal de la fin du cycle de resserrement monétaire, entamé en juillet 2022 pour lutter contre l’inflation, qui a culminé à 10,6% en octobre 2022.

Après la décision de la BCE aujourd’hui, les Bourses européennes étaient en hausse jeudi, après trois séances consécutives de baisse : vers 15h40 (heure de Paris), Londres gagnait 0,72%, Paris 1,04%, Francfort 0,51% et Milan 1,11%.

Les taux maintenus « aussi longtemps que nécessaire »

Le Conseil des gouverneurs, présidé par Christine Lagarde,  » maintiendra les taux directeurs à un niveau suffisamment restrictif aussi longtemps que nécessaire « , pour atteindre l’objectif de 2% à moyen terme, a précisé un communiqué, à l’issue de la réunion de l’institution.

De plus, les gardiens de l’euro ne donnent à ce stade aucune indication sur les décisions ultérieures de politique monétaire, qui  » s’appuiera sur les données » l’inflation et la croissance en particulier.

L’inflation continue de ralentir dans la zone euro et se rapproche de l’objectif de la BCE

Lors de sa conférence de presse ce jeudi, Christine Lagarde a été un peu plus précise sur le sujet : « La question de ce que nous ferons en septembre est largement ouverte, et nous sommes déterminés à agir en fonction des données que nous recevrons. (…) Nous ne nous engageons pas à l’avance sur une trajectoire particulière. »elle a ajouté.

Pas une surprise

La décision de temporiser de la BCE n’est pas une surprise. Dès l’annonce de la première baisse en juin, le patron de l’institution de Francfort avait prévenu que la vitesse et la durée des futures baisses restaient  » très incertain  » en raison de la volatilité de l’inflation, évoquant le chemin  » cahoteux » de la courbe des prix.

Par ailleurs, dans un contexte géopolitique qui reste tendu et politiquement incertain en France, « l’objectif principal, voire unique » de la réunion de politique monétaire de juillet était « pour démarrer la période des fêtes en douceur et éviter de mettre les marchés sur une route estivale cahoteuse « , a déclaré jeudi matin Carsten Brzeski, analyste chez ING.

L’objectif d’inflation n’est pas encore atteint

Depuis la réunion de juin, les indicateurs de la zone euro pointent vers une croissance plus faible et une inflation en baisse à nouveau, à 2,5% en juin sur un an, après le rebond à 2,6% en mai. Les prix des services, où la composante salariale est forte, inquiètent par leur vigueur (+4,1% sur un an en juin), représentant désormais la plus forte contribution à l’inflation.

La lutte contre l’inflation n’est pas terminée, prévient Christine Lagarde, la patronne de la BCE

 » Les pressions sur les prix intérieurs restent élevées, les prix des services augmentent à un rythme soutenu « , note la BCE dans son communiqué de presse d’aujourd’hui. L’inflation globale devrait rester supérieure à l’objectif pendant une grande partie de l’année prochaine « , rappelle l’institution, dont la dernière prévision d’inflation pour 2025 s’établit à 2,2%.

Cependant, toutes ces données font pencher la balance » en faveur d’une baisse des taux en septembre, lorsque la BCE présentera de nouvelles estimations de croissance et d’inflation « , explique Felix Schmidt, analyste chez Berenberg.

La Fed américaine n’a toujours pas décidé de baisser ses taux

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) n’a pas encore abaissé ses taux, mais les investisseurs ont été rassurés par la récente intervention du président de l’institution, Jerome Powell, qui est apparu encouragé par le ralentissement de l’inflation en juin, renforçant les anticipations d’une réduction des taux américains dès septembre.

(Avec AFP)

Ray Richard

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