La Banque d’Angleterre (BoE) a laissé jeudi son taux directeur inchangé à 5%, mettant en pause un cycle de baisses entamé en août, contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a choisi mercredi de baisser ses taux d’un demi-point.
Si les pressions inflationnistes continuent de s’atténuer, « Nous devrions pouvoir réduire les taux progressivement au fil du temps »Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, l’a déclaré dans un communiqué accompagnant la décision.
Mais même si l’inflation ralentit, elle reste tenace. « Il est essentiel qu’ils restent bas, nous devons donc veiller à ne pas les baisser trop vite ou trop fortement. »il a ajouté.
Après avoir abaissé son taux directeur en août pour la première fois depuis 2020 et le début de la pandémie, le Comité de politique monétaire (MPC) de la BoE l’a cette fois maintenu à son niveau actuel de 5%, à une large majorité de huit voix contre une.
Cette décision va à l’encontre de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a choisi mercredi de frapper un grand coup avec une réduction d’un demi-point, après que la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé d’un quart de point la semaine dernière.
Proche de l’objectif de 2% de la BoE, l’inflation britannique est restée stable en août à 2,2% sur un an, conformément aux attentes des économistes, selon les chiffres publiés mercredi.
Dans le détail, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits dont les prix sont les plus volatils comme l’énergie et l’alimentation, s’est néanmoins quelque peu accélérée.
Dans le » minutes « Dans sa décision, l’institution monétaire a également souligné que l’inflation en août dans le secteur des services restait « élevée ».
La BoE s’attend toujours à ce que l’inflation au Royaume-Uni augmente légèrement jusqu’à environ 2,5 % d’ici la fin de l’année, car les prix de l’énergie ne ralentissent plus aussi rapidement que l’année dernière.
Bien qu’il mette en évidence une « approche progressive de la levée des restrictions » pesant sur sa politique monétaire, elle rappelle également la nécessité pour elle de « reste restrictive suffisamment longtemps pour dissiper les risques inflationnistes ».
La banque centrale britannique a également revu légèrement à la baisse jeudi ses estimations de croissance, à 0,6% au deuxième trimestre (contre 0,7% dans son rapport d’août), et 0,3% au troisième trimestre (où elle tablait sur 0,4%).
Nouvelle coupe de cheveux en novembre ?
A ce stade, l’hypothèse d’une nouvelle baisse en novembre est largement privilégiée par les acteurs du marché, notamment parce que cette réunion coïncidera avec la publication d’un rapport de politique monétaire, moment que privilégie la BoE pour présenter les changements de son taux.
Afin de lutter contre la hausse des prix, qui avait atteint environ 11% à son pic fin 2022 au Royaume-Uni, la BoE avait progressivement relevé son taux directeur. Il était ensuite resté perché pendant un an à 5,25%, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008, avant une baisse en août.
Après l’annonce de la décision jeudi, vers 11h10 GMT, la livre a accéléré sa hausse et progressé de 0,71% à 1,3308 dollar.
De son côté, la Banque de Norvège a maintenu jeudi son taux inchangé, à 4,5%, conformément aux prévisions du marché.
Les analystes s’attendent à un verdict similaire de la part de la Banque du Japon (BoJ) vendredi, après une hausse des taux en juillet.
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