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La « bananophobie » d’un ministre agite la Suède – Libération

Selon des échanges de courriels rapportés mercredi 13 novembre par le tabloïd Expressen, les collaborateurs de Paulina Brandberg, la ministre suédoise de l’Égalité entre les femmes et les hommes, doivent veiller en permanence à ce qu’elle ne soit jamais confrontée au fruit. L’affaire s’est transformée en débat national.

La demande est inhabituelle. Le titre de presse suédois Expressen a révélé mercredi 13 novembre que l’entourage professionnel de la ministre suédoise de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Paulina Brandberg, avait assuré qu’avant chacun de ses déplacements « aucune trace de banane » n’est pas sur place. Des révélations devenues depuis « un sujet de débat national », selon Le Gardien.

Pour éviter tout incident, des mesures drastiques s’imposent aux personnes qui reçoivent Paulina Brandberg. Le président du Parlement suédois, Andreas Norlén, a assuré à l’équipe du ministre qu’il n’y aurait pas de bananes dans ses locaux, demandant si c’était « suffisant si on les range le matin » de sa venue. L’agence gouvernementale des tribunaux, qui a accueilli le chef du bureau pour le déjeuner, a même appelé la sécurité, qui a déclaré « sécuriser la zone ».

« La pire phobie au monde »

Dans les mails consultés par nos confrères suédois, les collaborateurs du ministre justifiaient cette étrange disposition par un « forte allergie ». Dans une interview au tabloïd Expressen, Paulina Brandberg a également évoqué pour la première fois la possibilité d’un « une sorte d’allergie (…) qui m’émeut » avant de confirmer, par écrit, qu’il s’agissait bien d’une phobie pour laquelle elle était soignée par un professionnel. Ce dernier avait déjà avoué sur X, en 2020, avoir « la pire phobie au monde », avant de préciser qu’il s’agissait de bananes.

Son homologue au ministère des Finances, Elisabeth Svantesson, a protesté sur X contre le traitement médiatique de l’affaire, estimant que « Tout comme les gens en général, les hommes politiques peuvent être confrontés à des peurs, des phobies et de l’anxiété. Si cela n’affecte pas le travail, est-ce un intérêt public qui « nécessite un éclairage public»Le Premier ministre suédois, lors d’une conférence de presse jeudi 14 novembre, s’est déclaré « troublé lorsqu’un ministre qui travaille dur est presque réduit à une phobie et que les gens s’en moquent. »

Si cette crainte panique surprend, le ministre suédois n’est pas le premier à s’exprimer sur le sujet. La chanteuse française Louane a révélé en 2015 qu’elle souffrait de bananophobie. Dans un article publié par nos confrères de Femmes actuelles, le psychologue clinicien Michel Naudet a expliqué que « Dans certains cas, la simple vue de bananes, voire leur potentielle proximité ou l’évocation de celles-ci, peuvent déclencher de l’anxiété ou du dégoût. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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