La baisse des taux est en cours, faut-il penser à renégocier son crédit immobilier ?
homas Feuvray cultive un optimisme raisonnable. Le courtier, qui a fondé Obontaux, société de courtage de prêts immobiliers, il y a 13 ans à Angoulême avant de s’étendre dans la région jusqu’à Angers et Rennes, suit au quotidien l’évolution économique. La baisse des taux va-t-elle se poursuivre dans les prochains mois ? « Sur l’année, la tendance sera à la baisse pour une raison simple, c’est…
homas Feuvray cultive un optimisme raisonnable. Le courtier, qui a fondé Obontaux, société de courtage de prêts immobiliers, il y a 13 ans à Angoulême avant de s’étendre dans la région jusqu’à Angers et Rennes, suit au quotidien l’évolution économique. La baisse des taux va-t-elle se poursuivre dans les prochains mois ? « Sur l’année, la tendance sera à la baisse pour une raison simple : l’économie va ralentir. »
Après une année 2023 atone pour l’immobilier et des taux de crédit passant allègrement la barre des 4%, 2024 a débuté avec une baisse des taux de 10 points de base en moyenne par mois, note dans une étude L’Observatoire du crédit à l’habitat. Avec un plafond à 4,21% atteint en novembre et décembre 2023, les taux sont ensuite passés de 4,13% en janvier à 3,99% en février et jusqu’à 3,90% en mars.
Certains parlent même d’un atterrissage à 3,25% en fin d’année. Crédible? « Ce n’est pas fou du tout, estime Thomas Feuvray. Samuel-John Gaultier, directeur commercial du Crédit Mutuel Sud-Ouest, assume ne pas jouer les oracles en matière de prospective dans la mesure où « il y a une prudence de la Banque centrale européenne sur l’ampleur de la baisse et plus encore sur la période concernée ». . Ajoutant que « le maintien des taux permet de freiner la hausse des prix ».
Frais générés
Les récents propriétaires, qui ont acquis un bien au plus haut des taux en 2023, doivent-ils déjà penser à renégocier leur crédit ? « Il devrait théoriquement y avoir un point de différence entre les anciens et les nouveaux tarifs », commence Thomas Feuvray. On ne parle pas du TAEG, qui regroupe tous les coûts de votre crédit, mais du taux nominal, celui qui reflète le coût de l’argent. Pourquoi devons-nous attendre ce point de différence ? « Parce que la renégociation va engendrer des coûts, par exemple des pénalités, des frais de remboursement anticipé que demandera le banquier qui fera rembourser plus tôt son prêt. » Des pénalités qui s’élèvent à « six mois d’intérêts, dans la limite de 3 % du capital restant ». Sans oublier que « la nouvelle banque qui prêtera de l’argent prendra en charge des frais de dossier et de garantie. Il faut donc garder à l’esprit que la renégociation engendre quelques coûts.»
Il ne suffit donc pas d’avoir un taux inférieur. « Mais c’est bien d’avoir accès à un taux réduit qui génère des économies et qui permet de compenser ce surcoût. »
Un prêt peut être renégocié autant de fois que nécessaire.
Quant à la question de savoir s’il faut renégocier maintenant : « J’attendrais un peu, conseille Thomas Feuvray, sinon l’emprunteur ne bénéficiera pas de la baisse potentielle à venir. » Et de proposer d’attendre fin juin/début juillet, cela n’empêche pas « de demander à un courtier d’être dans les starters mais aussi de renégocier l’assurance de prêt ». Enfin « tant que la décision reste avantageuse pour l’emprunteur, un prêt peut être renégocié autant de fois qu’on le juge nécessaire. »
Autre élément à garder à l’esprit : inutile d’attendre un délai minimum pour renégocier, à partir du moment où vous avez signé. « J’ai eu des cas extrêmes où nous avons renégocié avant même le remboursement de la première échéance, explique Thomas Feuvray. Le timing est primordial.