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La baisse de pollution aggrave le réchauffement climatique

La lutte contre la pollution, autrement dit la disparition de la couche d’aérosols qui réfléchit la lumière du soleil vers le ciel, aggrave le réchauffement. Cela pourrait représenter jusqu’à 40 % de l’augmentation de l’énergie responsable du réchauffement de la planète entre 2001 et 2019.

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Situé au sommet d'une caldeira volcanique active, l'emblématique Old Faithful Geyser prend vie (toutes les 90 minutes) dans le bassin supérieur du geyser du parc national de Yellowstone, Wyoming, le 18 septembre 2022. (GEORGE ROSE/GETTY IMAGES)

Mauvaise nouvelle, un peu inquiétante : la baisse de la pollution à l’échelle planétaire aggrave le réchauffement climatique. Mathilde Fontez, rédactrice en chef de la revue scientifique Épsiloon, nous confirme que la pollution a globalement diminué dans le monde – le contrôle de la qualité de l’air effectué depuis les années 1990 porte ses fruits. Mais aujourd’hui, nous constatons que cela a un effet pervers.

franceinfo : Cet air plus pur, contrôlé depuis plus de 30 ans dans le monde, aggrave-t-il le réchauffement climatique ?

Mathilde Fontez : Oui, c’est assez inquiétant. Le sujet est aujourd’hui dans toutes les discussions entre experts. D’autant que l’on fait le point sur l’année 2023 : une année record sur tous les fronts, la plus chaude de l’histoire. Et c’est – en partie – à cause de la baisse de la pollution.

Une série d’études viennent de quantifier cet effet, et elles montrent qu’il est important : Lune baisse de la pollution serait responsable moitié de l’accélération actuelle du taux de réchauffement.

La dernière étude qui vient d’être publiée le 3 avril 2024 par des chercheurs de l’Institut Cicéron en Norvège, et qui s’appuie sur des observations satellitaires, évalue qu’elle pourrait représenter Augmentation de 40 % de l’énergiee qui a réchauffé la planète entre 2001 et 2019.

Comment la baisse de la pollution provoque-t-elle le réchauffement ?

Lorsqu’elles sont en suspension dans l’air, les particules polluantes réfléchissent la lumière dans l’espace et provoquent donc un refroidissement. Si nous en avons moins, il y a du réchauffement. Les particules peuvent également augmenter le nombre de gouttelettes dans l’air : elles forment des nuages ​​plus gros, qui durent plus longtemps – et les nuages ​​réfléchissent également la lumière.

Fondamentalement, la Terre polluée est plus réfléchissante. Non pollué, il est plus sombre et capte donc plus de chaleur du soleil. Ces phénomènes sont connus depuis longtemps. Mais ce que nous découvrons aujourd’hui, c’est l’importance de l’effet, et sa complexité. Il est difficile de prédire précisément comment cela évoluera.

Les chercheurs constatent que ces mécanismes ont un impact sur la température globale, mais aussi sur la circulation atmosphérique, sur les vents, sur les moussons.

Parce qu’il ne s’agit pas, bien sûr, d’arrêter de dépolluer ?

Non, les experts insistent évidemment sur ce point : on ne choisit pas entre la peste et le choléra. La mauvaise qualité de l’air provoque chaque année plus de 4 millions de décès prématurés sur la planète.

Mais les effets de ce déclin doivent être pris en compte. Par exemple, en combinant toujours les mesures anti-pollution avec des mesures de réduction des gaz à effet de serre. Et en poursuivant la surveillance par satellite, en ajoutant ce sujet aux discussions internationales : jusque-là, les aérosols ne faisaient pas partie des sujets abordés lors des COP. Quasiment aucun pays ne les mentionne dans ses engagements officiels dans le cadre de l’Accord de Paris…

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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